Attaque à la préfecture de police de Paris : Un rassemblement de soutien à l’auteur de la tuerie interdit
RASSEMBLEMENT•Dans un post Facebook, Hadama Traoré, un activiste politique d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), affirmait que l’auteur de la tuerie « n’est pas un extrémiste religieux »20 Minutes avec AFP
Edit: L'article a été modifié après publication avec l'annonce du placement en garde à vue de l'initiateur du rassemblement.
« Une infamie. » C’est ainsi que Christophe Castaner a qualifié le rassemblement de soutien à l’auteur de la tuerie de la préfecture de police de Paris, prévu jeudi à Gonesse (Val-d’Oise). « La manifestation prévue à Gonesse en soutien à l’assassin de la préfecture de police est une infamie et une insulte à la mémoire de nos policiers. Je me suis entretenu avec le préfet du Val-d’Oise : le rassemblement va être interdit », a indiqué le ministre de l’Intérieur sur Twitter. Il a également annoncé son intention d’alerter la justice à la suite de propos tenus par l’organisateur de l’événement.
Ce dernier a été, mercredi soir, placé en garde à vue pour "menaces et actes d'intimidation sur une personne exerçant une fonction publique ou d'utilité collective", "menaces de crimes contre les personnes" et "outrage", a indiqué le parquet de Bobigny.
Dans un message posté sur Facebook, Hadama Traoré, un activiste politique d’Aulnay-sous-Bois, affirme que l’auteur de la tuerie, Mickaël Harpon, « n’est pas un extrémiste religieux » et appelle à un rassemblement jeudi devant la mairie de Gonesse, la commune du Val-d'Oise où résidait l'assaillant. « Une demande de manifestation classique a bien été déposée par Hadama Traoré, l’analyse est en cours, nous allons rapidement donner une réponse », a déclaré la préfecture du département.
« Bien sûr il faut l’interdire, il n’y a même pas de question à se poser »
Droite et extrême droite, mais aussi certains à gauche, étaient vent debout ce mercredi contre l’organisation de cet hommage au tueur de la préfecture de Paris, réclamant son interdiction et pour certains la poursuite de ses initiateurs. « Bien sûr il faut l’interdire, il n’y a même pas de question à se poser », a réagi Frédéric Péchenard, vice-président (LR) de la région Ile-de-France et ancien directeur général de la police nationale, sur LCI.
« Comment croire qu’Emmanuel Macron pourrait lutter contre "l’hydre islamiste" alors qu’il n’arrive même pas à faire interdire une manifestation de soutien à l’assassin de quatre policiers organisée par un ver de terre ? », a demandé Marine Le Pen, la présidente du Rassemblement national, sur Twitter. Y compris à gauche des voix se sont élevées contre cette manifestation. Yannick Jadot, patron d’EELV, a considéré sur Sud Radio « cette forme de légitimation d’un attentat absolument abominable est scandaleuse ». « On est vraiment parfois au bout de l’abject et du cynisme », a-t-il déploré.