Rennes : Deux policiers condamnés pour violation de domicile
JUSTICE•Le tribunal a regretté « le comportement inquiétant » des deux fonctionnaires20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Deux policiers rennais ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.
- La justice les a reconnus coupables de violation de domicile et de violence aggravée.
- Les fonctionnaires avaient pénétré dans un jardin, puis dans une maison pour un contrôle d’identité.
«Un fonctionnaire de police qui se fait condamner pour une violation de domicile ou violence, c’est catastrophique. » L’avocat de deux policiers semblait abattu à l’issue de l’audience devant le tribunal correctionnel de Rennes (Ille-et-Vilaine). Mardi, deux fonctionnaires de 35 et 43 ans ont été condamnés mardi à Rennes à trois et quatre mois de prison avec sursis pour violation de domicile. L’un d’entre eux a également été reconnu coupable de violence aggravée.
Saisi par la famille d’un homme de 18 ans, le tribunal a fustigé « le comportement inquiétant » des deux fonctionnaires. La justice leur reproche d’avoir pénétré dans le jardin, puis dans le salon d’une maison familiale pour un contrôle d’identité.
Bombe lacrymogène dans le salon
Dans sa déposition, le jeune homme appelait « au secours » car l’un des policiers « l’étranglait ». Le père est alors sorti et tous deux se sont ensuite réfugiés dans la maison où les policiers les ont poursuivis. L’un d’eux fait usage de sa bombe lacrymogène dans le salon sur les habitants des lieux qui ont filmé la scène avec un téléphone portable et dont les images ont été projetées à l'audience début août. Ceux-ci avaient porté plainte tandis que le parquet avait saisi l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Dans son jugement, le tribunal a qualifié « d’illégale » l’action des policiers, qui n’avaient «aucun droit» de pénétrer dans la maison, soulignant « qu’aucune injonction n’avait été donnée » avant l’utilisation des gaz lacrymogènes. Les fonctionnaires ont « voulu avoir le dernier mot » lors de l’intervention, a estimé le tribunal. « Comment réagirait-on sur place avec deux individus en pleine nuit avec potentiellement une menace ? », a répondu l’avocat des fonctionnaires Frédéric Birrien, précisant que les victimes avaient un casier judiciaire fourni.