Notre-Dame-des-Landes: Un couple de riverains de la ZAD réclame 382.000 euros à l'Etat
NOTRE-DAME-DES-LANDES•Le couple de retraités, qui possède un ancien corps de ferme près de Notre-Dame-des-Landes, se présente comme «des victimes quotidiennes d’actes de délinquance»J.U. avec AFP
L'essentiel
- Les époux Lamisse, qui habitent à Nantes, sont propriétaires d'un corps de ferme qui est toujours la cible de dégradations.
- Après une trentaine de plaintes déposées, ils viennent de saisir le tribunal administratif de Nantes.
Un couple de retraités, dont la propriété jouxte la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, a annoncé mercredi avoir saisi le tribunal administratif de Nantes. Leur objectif : demander 382.000 euros à l’État à la suite d’infractions répétées qui les ont poussé à quitter les lieux.
« Après une trentaine de plaintes déposées pour dégradations, vandalisme, pillages, effractions, squats, vols, dans notre maison située en bordure de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, nous avons décidé d’attaquer l’État pour faute, rupture d’égalité devant les charges publiques, préjudice, préjudice de jouissance, préjudice moral, préjudices matériels », a déclaré dans un communiqué Guy Lamisse, le propriétaire.
Ils vivent « un cauchemar »
Le couple de retraités, qui réside désormais à Nantes, possède un ancien corps de ferme familial composé de deux maisons d’habitation, situé à Vigneux-de-Bretagne, commune voisine de Notre-Dame-des-Landes. La propriété est proche d’une route départementale incluse dans le périmètre de la « zone à défendre » sur laquelle se sont établis des opposants au projet de transfert de l' aéroport Nantes-Atlantique.
« Malgré l’abandon du projet de construction de l’aéroport, la zone n’a pas été libérée si bien (qu’ils) restent des victimes quotidiennes d’actes de délinquance, de vandalisme ou d’intimidation », a indiqué Jean-Marc Le Masson, leur avocat, dans la requête adressée au tribunal administratif. Les époux Lamisse vivent « un cauchemar » depuis 2010 qui les a contraints à « condamner l’accès à leurs propres maisons » : ils ne s’y rendent plus que pour « surveiller les lieux et éviter leur dégradation », a-t-il ajouté.
Déjà une pétition, en 2016
En 2016, «une pétition de 1.628 signatures de riverains dénonçant les exactions des zadistes » avait été remise à la préfecture de Loire-Atlantique, a rappelé Guy Lamisse, autrefois porte-parole du Collectif des riverains de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. « Nous ne pouvons que constater que l’État accorde une plus grande écoute et bienveillance aux zadistes et hors-la-loi qu’aux braves gens qui paient leurs impôts et subissent », a-t-il ajouté.
Quelque 200 zadistes occupent toujours le périmètre de la ZAD, dont 895 hectares ont été rétrocédés fin mars au conseil départemental de Loire-Atlantique. La collectivité s’est engagée à signer une quarantaine de baux ruraux avec des agriculteurs historiques et des porteurs de projet d’ici la fin de l’été. Vingt-et-un ont déjà été approuvés, selon ses services.