Toulouse: Une femme condamnée à dix ans de prison pour avoir tué son compagnon et emmuré le corps
PROCES EN APPEL•Après une première condamnation à trois ans de prison pour « homicide involontaire », une Toulousaine a été condamnée en appel, vendredi à Montauban, à dix ans pour le meurtre de son compagnonN.S. avec AFP
L'essentiel
- La cour d’assises de Montauban a condamné en appel Edith Scaravetti à dix ans de prison pour le meurtre de son compagnon, Laurent Baca, en août 2014. Elle avait caché le corps dans leur domicile toulousain.
- Lors de son premier procès à Toulouse, en mars 2018, cette femme aujourd’hui âgée de 32 ans avait écopé de trois ans pour « homicide involontaire ». Elle était libre depuis.
- L'avocat général a exprimé ses doutes sur les maltraitances infligées par la victime à l’accusée, en l’absence de plainte ou signalement, malgré les témoignages tant de voisins que de proches de la victime.
Edith Scaravetti retourne en cellule. Cette femme de 32 ans en était sortie à l’issue de son premier procès, en mars 2018 à Toulouse, après avoir purgé les trois ans de prison qui lui avaient alors été infligés pour « homicide involontaire », après avoir tué son compagnon.
Le parquet général avait fait appel et vendredi, elle a été condamnée à dix ans de réclusion criminelle pour meurtre par la cour d’assises de Montauban. L’avocat général David Sénat avait requis dans la matinée 15 ans de réclusion criminelle pour « homicide volontaire ».
Le début de l’affaire remonte à août 2014, lorsque cette mère de trois enfants avait tué leur père, Laurent Baca, 37 ans, d’un tir de carabine.
Un appel à témoins avait été lancé
Elle avait d’abord affirmé que son compagnon avait disparu. Un appel à témoins avait d'ailleurs été lancé par la police. En fait, Edith Scaravetti avait gardé le corps caché pendant trois mois dans un coffrage cimenté dans le grenier du domicile familial, à Toulouse. Elle avait finalement reconnu devant les enquêteurs avoir tué Laurent Baca, mais avait plaidé un accident et la légitime défense.
Alors que, lors du procès en appel, la défense a mis en avant le « calvaire » enduré par la jeune femme auprès d’un compagnon violent et abuseur, le magistrat a lui jugé qu’il « s’agit bien d’un dossier de violences conjugales parce qu’il s’agit d’une femme qui a tué son mari ». « Doit-on donner la mort à une personne parce que l’on se croit en danger ? C’est le droit de tuer », a lancé l’avocat général.
La défense veut « un aménagement de la peine »
« Nous allons tout faire pour obtenir un aménagement de la peine », a réagi l’avocat d’Edith Scaravetti, Me Georges Catala, rappelant qu’après sa sortie de prison, elle vivait avec ses enfants et avait un emploi d’aide à domicile.
Face aux doutes exprimés par l’avocat général sur les maltraitances infligées par la victime à l’accusée, en l’absence de plainte ou signalement, Me Catala avait invoqué des témoignages émanant tant de voisins que de proches de la victime.
A la barre, l’experte psychologue a affirmé que la trentenaire avait « subi des traumatismes récurrents à travers des violences, des sévices sexuels et des pressions ». « Il l’avait menacée de représailles en cas de rupture et elle craignait pour ses enfants », a-t-elle ajouté. La cour d’assises de Montauban n’a pas suivi ses conclusions.