Amiens: Deux ans de prison pour avoir agressé au couteau son patron avocat qui lui menait «la vie trop dure»
JUSTICE•Une secrétaire qui avait agressé au couteau son patron – un avocat de Dunkerque – qu’elle estimait despotique, a été condamnée à deux ans de prisonG.D. avec AFP
L'essentiel
- En 2013, une secrétaire avait agressé au couteau de cuisine son employeur, un avocat de Dunkerque.
- La secrétaire a été condamnée à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Amiens.
- Elle estimait que son patron était despotique et provoquait un climat de stress au travail.
Elle avait agressé au couteau de cuisine son employeur, un avocat de Dunkerque, en 2013. Une secrétaire a été condamnée, jeudi, à deux ans de prison ferme par le tribunal correctionnel d’Amiens. Elle estimait qu’il lui menait « la vie trop dure ».
Attaque au domicile
Le 21 octobre 2013, vers 7h30, visage dissimulé, cette secrétaire avait agressé celui qui était son patron depuis 30 ans, l’avocat Jean-Claude Carlier. L’attaque avait eu lieu au domicile de l’avocat à Dunkerque, dans le Nord. L’homme avait été blessé au visage et aux doigts.
La femme était ensuite rentrée chez elle, s’était changée, avait pris une douche et s’était rendue à son travail.
« Comment cette femme a-t-elle pu se comporter avec une telle détermination et une telle froideur ? Elle va travailler comme si de rien n’était, elle travaillera trois semaines à côté de sa victime comme si de rien n’était ! », a lancé lors de sa plaidoirie l’avocat de la victime, Me Frank Berton, pointant un projet « mûri », « prémédité », « réfléchi ».
Un homme « despotique »
La secrétaire a été placée en garde à vue, le 8 novembre 2013, après des soupçons exprimés par la victime. Elle y avouera l’intégralité des faits, expliquant qu’elle voulait « faire peur » à son employeur pour qu’il « quitte ses fonctions » au sein du cabinet.
Elle affirmait en avoir « marre », que Jean-Claude Carlier « lui crie dessus » et lui fasse « des réflexions désobligeantes ». Elle le décrivait comme un homme « despotique » qui « provoquait un climat de stress au travail ».
« Cet homme l’a humiliée et, à sa façon, martyrisée », a estimé l’avocat de la défense Me Benoît Cousin, lors de sa plaidoirie. « A quel point faut-il être rabaissé pour un jour prendre un couteau et aller attaquer son patron ? », a-t-il questionné.
« Dénonciation calomnieuse »
Interrogé pendant l’enquête, l’entourage professionnel de l’avocat décrivait aussi un homme qui « inspire la crainte », « assez froid avec le personnel », « tyrannique », faisant « pleurer les secrétaires ». Une salariée affirmait même l’avoir vu jeter une agrafeuse sur la prévenue.
Mise en examen pour « tentative d’assassinat », les faits ont été requalifiés en « violence volontaire », l’intention d’homicide n’ayant pas été établi. La femme de 58 ans était également jugée pour « dénonciation calomnieuse » pour avoir distribué en 2012 des tracts infamants, accusant Jean-Claude Carlier de pédophilie.