ANIMAUXIls organisaient des combats de coqs clandestins en Gironde

Gironde: Messages sur Whatsapp, rabatteurs et cadavres mutilés dans le jardin... Des combats de coqs clandestins devant la justice

ANIMAUXSi les combats de coqs sont encore autorisés dans quelques régions, ils sont interdits sur le reste du territoire français et (normalement) très rares dans le Sud-Ouest
Mickaël Bosredon

M.B. avec AFP

L'essentiel

  • Deux hommes comparaissaient devant le tribunal de Bordeaux pour des combats organisés en 2017 à Gauriaguet.
  • Ils étaient notamment poursuivis pour « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal ».
  • Ils ont été condamnés à des peines de prison aménagée et des amendes.

Une peine de prison aménagée et des amendes ont été prononcées jeudi pour des combats de coqs organisés dans un gallodrome clandestin en Gironde, une tradition généralement associée au nord de la France mais qui existe « partout », a assuré un des prévenus.

Six mois de prison ferme, et 12 mois avec sursis, assortis d’amende, avaient été requis devant le tribunal correctionnel de Bordeaux contre deux hommes de 35 et 44 ans, pour des combats organisés en 2017 à Gauriaguet. Selon l’un des prévenus, les paris y générèrent jusqu’à 24.000 euros.

« Je ne pensais pas que ça prendrait une telle ampleur »

Le procès, pour « création d'un gallodrome », « tenue d’une maison de hasard », et « sévices graves ou acte de cruauté envers un animal », constituait une rare affaire de combat de coqs portée devant la justice dans le Sud-Ouest.

Les combats de coqs sont interdits en France, autorisés seulement dans des régions où la tradition est ancrée, (l’ex-région Nord-Pas-de-Calais, la Réunion, les Antilles notamment) et uniquement dans des gallodromes déjà existants.

Des gallodromes clandestins existeraient pourtant « partout », y compris dans le Sud-Ouest, a assuré à l’audience l’un des prévenus, membres de la communauté des gens du voyage. « Je ne pensais pas que ça prendrait une telle ampleur », a avoué son associé, assurant qu’il ne « pensait pas participer à une manifestation illégale ».

Droit d’entrée à 15 euros

Leur « pit » (arène), qui a fonctionné au moins trois mois en 2017, était installé dans un immeuble en construction. Il accueillait jusqu’à dix combats par session, 50 spectateurs, avec une entrée à 15 euros (100 pour les propriétaires de coq) et les paris pouvaient atteindre 800 euros sur un seul animal.

Le public cible était tenu au courant des combats via Whatsapp, un « rabatteur » les guidait depuis la route nationale, une activité sous surveillance policière depuis un signalement par une voisine : elle s’exaspérait de trouver des cadavres de coqs mutilés sur son terrain. Les coqs de combat sont équipés d’ergots métalliques, cinq à six volatiles mourraient par session.

« Trop de cris »

Le gallodrome « n’a pas marché parce qu’il y avait trop de cris, et que c’était mal organisé », a avoué avec naturel un des prévenus. « Vous avez oublié de mettre un service d’ordre, en fait ? », a ironisé la procureure. « C’est ça ».

Le tribunal a condamné un prévenu, au casier chargé, à deux mois de prison aménagée moyennant port d’un bracelet électronique et à une amende de 5.000 euros, son associé à 20.000 euros d’amende, dont 15.000 avec sursis.