VIDEO. Jean-Claude Romand va être fixé ce jeudi sur sa demande de libération conditionnelle
PRISON•Condamné pour avoir tué toute sa famille, le « faux docteur » Jean-Claude Romand va savoir, ce jeudi, s’il peut sortir de prison.Vincent Vantighem
L'essentiel
- Pendant 18 ans, Jean-Claude Romand s’est fait passer pour un médecin.
- Sur le point d’être découvert, il a tué sa famille avant de tenter de se suicider.
- Après 25 ans de détention, il a demandé sa remise en liberté.
Vingt-cinq ans après avoir tué toute sa famille, Jean-Claude Romand saura, ce jeudi, s’il peut sortir de prison. La décision en appel sur sa demande de libération conditionnelle doit être rendue, dans la matinée, à Bourges (Cher). Après avoir essuyé un refus en première instance, « le faux docteur » avait plaidé sa cause pendant près de trois heures, par visioconférence, lors d’une audience d’appel qui s’est déroulée à huis clos, le 3 avril.
En janvier 1993, il avait tué son épouse Florence à coups de rouleau à pâtisserie. Avant de s’en prendre, dans la foulée, à Antoine et Caroline, les deux enfants qu’il avait eus avec elle 5 et 7 ans plus tôt. Et de terminer le lendemain, par abattre ses propres parents et même leur labrador, à l’aide de sa carabine.
Se qualifiant lui-même de « monstre », il avait reconnu rapidement, lors de l’enquête, avoir décimé sa famille car elle était sur le point de découvrir qu’il n’était pas médecin à l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qu’il lui mentait depuis dix-huit ans et qu’il l’escroquait pour pouvoir vivre.
Il souhaite travailler pour Emmaüs
« Les frères de Florence sont toujours angoissés à l’idée de savoir qu’il peut sortir de prison, indique à 20 Minutes, Laure Moureu, leur avocate. Ils estiment toujours que son projet de réinsertion n’est pas suffisant. »
Considéré comme un détenu sans histoire, Jean-Claude Romand avait indiqué qu’il souhaitait d’abord rejoindre une communauté religieuse pour se réadapter en douceur avant de travailler pour Emmaüs s’il obtenait sa libération conditionnelle.
Mais, en première instance, le tribunal d’application des peines de Châteauroux avait estimé que « les éléments du projet présenté et de sa personnalité ne permettaient pas, en l’état, d’assurer un juste équilibre entre le respect des intérêts de la société, des droits des victimes et de la réinsertion du condamné.»
Condamné à la réclusion à perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans, Jean-Claude Romand a le droit de déposer cette demande de libération depuis 2015. S’il essuie un nouveau refus, il pourra recommencer autant de fois qu’il le souhaite.