Il l’avait traité de « passeur », critiquant son action à la frontière franco-italienne. Le tribunal correctionnel de Nice a relaxé jeudi le député LR Eric Ciotti accusé de «diffamation» par Cédric Herrou, défenseur des migrants.

Le 29 avril 2018 lors d’une émission politique diffusée en direct sur France Inter, Eric Ciotti avait accusé Cédric Herrou d’être « le dernier maillon dans les Alpes-Maritimes d’une chaîne de passeurs ». L’élu avait été interrogé sur le sort d’un adolescent soudanais de 15 ans hébergé par l’agriculteur au lieu d’être pris en charge par le département que le député présidait jusqu’en 2017.

« Une atteinte à l’honneur et à la considération »

« Pour moi, c’est un passeur », avait soutenu Eric Ciotti. Il l’avait aussi accusé d’être « un militant qui exploite la détresse humaine », ce dont son avocat Me Gérard Baudoux s’est expliqué : « Il y a une récupération pour des soucis militants de faits qui ne laissent personne indifférent », a-t-il plaidé.

« C’est une atteinte à l’honneur et à la considération », a dénoncé Me Bruno Rebstock, l’avocat du défenseur des migrants. « La défense va vous dire que c’est un débat politique comme si cela autorisait à toutes les outrances », a-t-il ajouté, reprochant à Eric Ciotti d’attiser la haine. « Il y a des conséquences, a-t-il aussi affirmé. [Cédric Herrou] vit au quotidien des agressions, parfois un peu plus que verbales ».

Le député, partisan d’empêcher les bateaux de secours aux migrants comme l’Aquarius de débarquer en Europe, a lui-même récemment attaqué Cédric Herrou pour injure publique et diffamation.