VIDEO. Affaire Benalla: L’homme molesté au Jardin des plantes jugé ce mardi pour violences sur les policiers
PROCÈS•Arrêté par Alexandre Benalla lors de la manifestation du 1er mai, Khelifa. M. conteste avoir jeté des pierres sur les policiersVincent Vantighem
L'essentiel
- Khelifa M. doit être jugé ce mardi pour avoir commis des violences sur les policiers.
- Le 1er mai, il avait été molesté par Alexandre Benalla au Jardin des Plantes, dans le 5e arrondissement de Paris.
- Il se présente aujourd’hui comme une victime de toute cette affaire.
Une pierre de plus dans le Jardin des Plantes d’Alexandre Benalla ? Alors qu’il accuse l’ancien chargé de mission de l’Elysée de l’avoir molesté, le 1er mai 2018, Khelifa M., un soudeur de 36 ans, doit comparaître, ce mardi, devant le tribunal correctionnel de Paris, pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Renvoyé pour avoir jeté des morceaux de bitume sur des policiers lors de la manifestation, il conteste les faits et se dit, à l’inverse, victime de toute cette affaire.
« Pour moi, on a monté une procédure artificielle afin de l’incriminer, indique Brigitte Plaza, son avocate, à 20 Minutes. C’est toujours stressant. Mais mon client est serein. Deux policiers vont être cités comme témoins lors de l’audience. Nous allons vraiment savoir ce qu’il s’est passé ce jour-là… »
Une vidéo où l’on voit Benalla et Crase tordre le bras de Khelifa M.
Difficile en effet de se faire une idée précise avec la seule vidéo qu’ont dévoilée, en juillet 2018, Médiapart et Franceinfo. On y voit clairement Alexandre Benalla et Vincent Crase – un autre collaborateur de l’Elysée – attraper Khelifa M. en lui tordant les bras. Mais il est impossible de savoir ce qu’il s’est passé juste avant…
Dans un premier temps, l’ancien chargé de mission d’Emmanuel Macron avait nié avoir procédé à la moindre interpellation au Jardin des plantes, reconnaissant sa seule responsabilité dans les faits de la place de la Contrescarpe. Mais confondu devant les juges par la vidéo, Alexandre Benalla avait fini par reconnaître avoir pratiqué « une clé de bras » sur le soudeur de 36 ans par « réflexe citoyen ». « J’ai apporté mon concours à la force publique pour interpeller un délinquant violent qui venait de commettre un acte grave sur les policiers », avait-il indiqué le 29 novembre entraînant sa mise en examen pour ces faits.
Khelifa M. dit s’être réfugié au Jardin des plantes
Khelifa. M., lui, explique s’être réfugié au Jardin des plantes afin d’échapper aux gaz lacrymogènes envoyés par la police aux manifestants dans les rues alentour. C’est à ce moment-là, selon sa version des faits, que des hommes en civil l’auraient accusé d’avoir jeté des pierres. Il affirme ensuite avoir reçu un coup de matraque avant d’être embarqué.
Condamné dans le passé à trois mois de prison avec sursis pour « violences conjugales », Khelifa M. devra également répondre, ce mardi, de faits de « participation à un groupement (…) en vue de commettre des violences ou des dégradations » et « d’usage de stupéfiants ». La décision le concernant pourrait être rendue dans la journée. L'enquête sur les violences dont est accusé Alexandre Benalla est, de son côté, toujours en cours.