JUSTICE«Heureux pour elle que son meurtrier soit condamné»

Meurtre de la joggeuse de Bouloc: «Nous sommes sans haine, ni vengeance mais soulagés»

JUSTICEAprès la condamnation de Laurent Dejean à 20 ans de prison pour le meurtre de Patricia Bouchon, les proches de la victime sont soulagés mais ne se réjouissent pas
Julie Rimbert

Julie Rimbert

L'essentiel

  • Jugé depuis le 14 mars par les assises de la Haute-Garonne pour le meurtre de Patricia Bouchon, Laurent Dejean a été condamné à 20 ans de prison.
  • Les proches de Patricia Bouchon craignaient un acquittement après les réquisitions de l’avocat général.
  • Soulagée que Laurent Dejean reste en prison, la famille de Patricia Bouchon sait déjà qu’il y aura un procès en appel.

Après cinq heures de délibérations, les jurés de la cour d’assises de Haute-Garonne ont condamné vendredi Laurent Dejean à 20 ans de prison pour le meurtre de Patricia Bouchon, assassinée le 14 février 2011 lors de son jogging matinal à Bouloc​.

Compte tenu de la maladie psychiatrique de l’accusé, les jurés ont retenu les troubles d’altération du discernement de Laurent Dejean. L’accusé risquait 30 ans de réclusion criminelle pour ce meurtre.

« Justice est rendue »

A l’énoncé du verdict, les membres de la famille de Patricia Bouchon se sont serrés dans leurs bras, ainsi qu’avec leurs avocats, laissant échapper quelques larmes après douze jours d’audience difficiles.

« Nous ne nous réjouissons pas car c’est un homme malade, a déclaré Christian Bouchon, le mari de Patricia. Nous sommes sans haine ni vengeance mais juste soulagés. Justice est rendue et nous fermons cette porte. Ce n’est pas grave s’il y a un appel : c’est la loi et il a des droits. Vingt ans de prison, c’est énorme mais il a tué Patricia. Nous sommes là pour elle et je suis heureux pour elle que son meurtrier soit condamné. Nous allons mieux dormir cette nuit ».

« La maladie psychiatrique de Laurent Dejean ne nous a pas aidés »

Pour Carlyne, la fille de Patricia et Christian, « il y avait une grande crainte d’un acquittement après les réquisitions de l’avocat général mais nous remercions les jurés. Je n’ai pas de mot, je suis juste soulagée de savoir que Laurent Dejean ne pourra pas refaire un tel acte. Nous allons digérer la nouvelle mais notre vie ne changera pas ».

Du côté de la défense, Pierre Debuisson a d’ores et déjà indiqué qu’il interjetait appel de cette condamnation. « Cette décision ne me convient pas car il n’y a pas la moindre preuve, pas d’ADN, pas de mobile. Cela a été difficile de défendre Laurent Dejean. On dit souvent que le pire ennemi pour un avocat, c’est son client. La maladie psychiatrique de Laurent Dejean ne nous a pas aidés et a influencé négativement les jurés. Nous allons nous battre en appel ».