Procès «Air Cocaïne»: La femme d’un des pilotes dénonce «un coup monté»
JUSTICE•L’épouse de l’un des deux pilotes accusés a dénoncé un « coup monté » au procès « Air Cocaïne » jugé par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône jusqu’au 5 avril20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- Sabine Fauret, l’épouse de l’un des pilotes soupçonnés d’avoir convoyé de la cocaïne, et qui sont actuellement jugés par la cour d’assises des Bouches-du-Rhône, a dénoncé « un coup monté » ce mercredi matin.
- Elle regrette l’acharnement de la justice dominicaine, et française.
«Tout est un coup monté dans cette affaire » : l’épouse de l’un des deux pilotes accusés au procès « Air cocaïne » a dénoncé mercredi « l’acharnement » tant de la justice dominicaine que de la justice française qui les « empêche de se reconstruire ». Alors que la cour d’assises spéciale des Bouches-du-Rhône examine depuis lundi la personnalité des neuf accusés, les épouses de Pascal Fauret et Bruno Odos ont fait le portrait d’anciens pilotes de l’armée passionnés, « francs, travailleurs et de parole ».
Pascal Fauret est aujourd’hui ambulancier, et Bruno Odos conduit un engin de damage sur les pistes de ski. Tous deux sont accusés d’avoir participé à un trafic international de cocaïne, et avaient été interpellés à Punta Cana en République dominicaine en mars 2013 lors de l’interception du Falcon 50 rempli de 680 kilos de cocaïne qu’ils s’apprêtaient à piloter jusqu’en France.
« Comment peut-on condamner des gens sans qu’ils soient entendus ? »
« Ils ont servi leur pays pendant 20 ans, ils étaient habilités à transporter l’arme nucléaire. Tout ça a été balayé d’un revers de main, c’est insupportable », a expliqué Sabine Fauret, ex-officier de marine qui occupait les fonctions de contrôleur aérien sur la base aéronavale de Hyères, près de Toulon.
Sabine Fauret a dénoncé le « mauvais théâtre de la justice dominicaine : comment peut-on condamner à 20 ans des gens sans qu’ils soient entendus ? Si on avait payé – et cela nous a été proposé -, ils auraient eu leur libération ».
Incarcérés pendant 15 mois en République dominicaine, les pilotes avaient fui fin octobre 2015. Sabine Fauret a expliqué ne pas avoir compris la diffusion d’un mandat d’arrêt délivré dès leur retour en France par la juge d’instruction : « C’est juste hallucinant, il suffisait d’une convocation et ils seraient descendus à Marseille ».
« On les a empêchés de travailler »
Détenus cinq mois aux Baumettes, Bruno Odos et Pascal Fauret avaient ensuite connu, selon Sabine Fauret, une nouvelle forme d’acharnement : « On les a empêchés de travailler ». Finalement ils avaient été autorisés à piloter des Canadair, avant que le ministère de l’Intérieur ne mette un veto à cette reconversion dans les avions de la Sécurité civile. Puis, la justice s’était opposée à ce que Pascal Fauret occupe un poste d’instructeur sur simulateur à Morlaix.
« A 50 ans, quand on n’a pas de soucis d’argent, que les enfants vont bien, on ne va pas intégrer une mafia », a déclaré Sabine Fauret, qui élargit cette analyse aux responsables de la compagnie aérienne Société Nouvelle Trans Hélicoptères Services (SNTHS). « Je n’arrive pas à comprendre pour quelle raison ils participeraient à un trafic de drogue de façon bénévole », insiste-t-elle.