Nice: Attac et son avocat portent plainte après la blessure de Geneviève Legay samedi
JUSTICE•Dans la charge des policiers, samedi dans une zone interdite de manifestation des « gilets jaunes », cette militante de 73 ans a chuté et s’est fracturé le crâne. Son conseil porte plainte pour « subordination de témoin » et « violence en réunion avec arme »Mathilde Frénois avec AFP
La famille de Geneviève Legay avait déjà annoncé qu’elle porterait plainte ce lundi. C’est au tour de l’association dans laquelle elle œuvrait, Attac, de le faire à 14 heures. L’organisation qui mène des actions contre le pouvoir de la finance et des multinationales lance une procédure pour « violence volontaire en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique sur personne vulnérable ».
Geneviève Legay est une ancienne éducatrice spécialisée. A 73 ans, elle a décidé samedi de rejoindre le regroupement de « gilets jaunes » sur la place Garibaldi de Nice, bravant l’interdiction de manifester. Alors que les policiers évacuaient la place, la retraitée a été prise dans une charge et a chuté. Depuis, elle est hospitalisée avec des fractures au crâne.
« Grave restriction des libertés publiques »
« Attac France condamne la répression des rassemblements pacifiques qui ont eu lieu ce samedi et s’indigne de la grave restriction des libertés publiques actuellement en cours en France, explique l’association dans un communiqué. Ce n’est pas par la répression et les violences policières qu’Emmanuel Macron répondra à la légitime demande de justice sociale qui s’exprime partout dans le pays. Attac France exige que toute la lumière soit faite et que les responsabilités de ces actes de violence à l’encontre de Geneviève Legay soient clairement établies. »
Le parquet de Nice a lancé une enquête dès samedi pour déterminer les causes de la chute de Geneviève Legay. Elle a été confiée à la sûreté départementale et des images de journalistes et de vidéosurveillance ont été réquisitionnées.
« Subordination de témoin »
Son avocat, Arié Alimi, a porté plainte, lundi en début d’après-midi, pour « violence en réunion avec arme par personnes dépositaire de l’autorité publique contre personne vulnérable, une plainte qui vise aussi le préfet en sa qualité de donneur d’ordres ».
Il a porté également plainte pour « subornation de témoins », accusant les policiers d’avoir tenté de faire dire à Geneviève Legay, toujours hospitalisée lundi, « qu’elle aurait été poussée par un cameraman », a précisé sa consœur niçoise chargée du dépôt de la plainte au tribunal.