Marseille: Les responsables d'une école clandestine jugée «salafiste» devant la justice
JUSTICE•Les responsables d’une école clandestine, considérée « salafiste » et fermée en décembre, doivent être jugés par le tribunal de Marseille ce mercrediAdrien Max
L'essentiel
- Les autorités ont procédé à la fermeture d’une école clandestine jugée « salafiste » en décembre dernier à Marseille, ses responsables sont jugés ce mercredi.
- Selon la préfecture de police, les locaux ont été fermés pour cause de non-conformité et travail dissimulé.
- Le rectorat, qui avait saisi le procureur de la République expliquait avoir des « soupçons de prosélytisme ».
Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Education nationale l’avait annoncé lui-même. Les autorités ont procédé à la fermeture d’une école clandestine dans le 14e arrondissement de Marseille en décembre dernier.
Les responsables de cette école gérée par l’association « Ma bulle récré » doivent être jugés ce mercredi matin par le tribunal correctionnel de Marseille. 43 enfants, dont plus d’un tiers avait plus de six ans, âge de la scolarisation obligatoire, y étaient accueillis alors qu’ils étaient inscrits « sous le régime de la scolarisation à domicile ».
Non-conformité et travail dissimulé
Stéphane Ravier, le sénateur et ancien maire de secteur du Rassemblement National, s’est lui-même félicité d’avoir obtenu la fermeture de cette « école coranique et clandestine située dans le noyau villageois du Canet ». « Cette fermeture est le résultat d’un signalement effectué par la maire de secteur. Nous l’avons transmis à la préfecture une enquête a été ouverte pour aboutir à la fermeture de cet établissement », s’était il réjoui.
Du côté de la préfecture de police, qui a cordonné la visite de contrôle du 4 décembre dernier, on explique que « les locaux ont été fermés pour cause de non-conformité à la réglementation régissant les établissements recevant du public ainsi que pour du travail dissimulé. La direction départementale de la protection des populations a lancé une procédure de cessation des activités de restauration collective en raison de problèmes liés à l’hygiène ».
Suspicion de prosélytisme
Après demande de précision, la préfecture de police explique « ne pas avoir d’éléments » sur le caractère salafiste de l’établissement. Selon le préfet de police, Olivier de Mazières, ses services ont identifié, au cours de l’enquête, certains membres des familles « comme déjà suivis au titre de la lutte contre la radicalisation ».
Le rectorat, qui avait saisi le procureur de la République expliquait néanmoins à nos confrères de La Croix « avoir une forte suspicion de l’ordre du prosélytisme, mais son enquête devra le dire ». La loi Gatel, votée en 2018, soumet les établissements privés hors contrat à un cadre légal plus strict, ce qui a permis la fermeture de cette « école ».
Le rectorat indique à 20 Minutes que le procès portera sur « l’ouverture d’une école hors-contrat non déclarée », et qu’il faudra « attendre [ce mercredi] pour savoir si l’aspect communautaire sera évoqué ». Réelle crainte d’embrigadement ou communication politique, l’audience devrait permettre d’en savoir un peu plus alors que Jean-Michel Blanquer affirmait s’attendre « à ce que l’on en découvre d’autres établissements du même genre ».
Joint par 20 Minutes, l’association « Ma bulle récré » n’a pas souhaité répondre à nos sollicitations, tout comme le ministère de l’Education nationale.