Toulouse: La famille de Patricia Bouchon témoigne au procès, sur fond de tensions avec l'avocat général
PROCES•Le mari de Patricia Bouchon a livré un témoignage émouvant au second jour du procès de meurtrier présumé de sa femme, après une passe d’armes avec l’avocat généralJ.R. avec AFP
L'essentiel
- Laurent Dejean, 39 ans, est jugé juusqu'au 29 mars pour le meurtre de la joggeuse de Bouloc.
- Les parties civiles ont reproché vendredi à l'avocat général de prendre le parti de l'accusé.
- La famille de la victime a raconté à la barre qui était Patricia Bouchon.
Au deuxième jour du procès du meurtrier présumé de Patricia Bouchon, la cour d’assises a entendu les témoignages de Christian Bouchon, son mari, et Carlyne, sa fille âgée de 34 ans. Une audience dans un climat tendu après une première journée d’audience où les parties civiles ont eu le sentiment que l’avocat général prenait le parti de Laurent Dejean, l’accusé.
Cet ancien plaquiste de 39 ans est soupçonné d’avoir tué la joggeuse de Bouloc, dont le corps avait été retrouvé le 29 mars dans une canalisation, le crâne fracassé.
Passe d’armes avec l’avocat général
« La partie civile est très blessée, limite outragée », a lâché vendredi matin Christian Bouchon, à la barre de la cour d’assises. L’attitude de l’avocat général a choqué le mari de Patricia Bouchon, touché par les critiques du représentant du ministère public envers les enquêteurs, estimant qu’il ne portait pas l’accusation.
Une sortie qui a créé un moment de tensions ce vendredi matin dans la cour d’assises qui doit juger Laurent Dejean, présenté comme « psychotique » pendant l’enquête. Visiblement furieux, l’avocat général a rétorqué qu’il n’avait pas à s’expliquer « sur quoi que ce soit », menaçant même de se retirer de l’audience. Le calme est revenu quand le président a assuré « qu’il n’y a(vait) absolument pas de conviction pré-établie ».
Témoignages émouvants de la famille
Après cet incident, la famille de la victime a raconté à la barre qui était Patricia Bouchon. « Ma femme était un contraste : elle était très peureuse, et en même temps capable d’aller courir à 4 heures du matin, a déclaré Christian Bouchon, avouant son sentiment de culpabilité. C’est un mal qui me ronge de n’avoir pas pu empêcher ça, j’ai fait beaucoup de choses pour essayer de la soigner ».
Cette femme de 49 ans souffrait de nombreux troubles obsessionnels, comme de faire un jogging quotidien à 4h30 du matin durant 35 minutes exactement. Sa fille Carlyne a raconté comment sa vie s’est arrêtée ce 14 février 2011, jour de la disparition de sa mère. « Le jour de la fête des amoureux, on a brisé mon cœur, on m’a enlevé une partie de moi », a-t-elle confié, avant d’assurer d’être « convaincue de la culpabilité de l’accusé ».
Durant ces deux premiers jours de procès, Laurent Dejean a paru absent, ayant parfois des difficultés à répondre aux questions du président de la cour d’assises. Le procès doit se tenir jusqu'au 29 mars. L’accusé encourt 30 ans de réclusion criminelle.