Aix-en-Provence: La maire Maryse Joissains jugée en appel pour détournement et prise illégale d'intérêts
JUSTICE•La maire Les Républicains d’Aix-en-Provence est accusée de favoritisme et est soupçonnée d’avoir indûment promu son chauffeur20 Minutes avec AFP
L'essentiel
- La maire d'Aix-en-Provence Maryse Joissains-Massini a été condamnée pour détournement et prise illégale d'intérêts.
- Elle est accusée d'avoir indûment promu son chauffeur.
- L'édile fait appel, et l'audience s'ouvrira ce mercredi.
La maire Les Républicains d' Aix-en-Provence, notamment soupçonnée d’avoir indûment promu son chauffeur, et condamnée en première instance à un an de prison avec sursis et 10 ans d’inéligibilité pour détournement de fonds et prise illégale d’intérêts, sera jugée en appel ce mercredi à Montpellier.
Maryse Joissains-Masini, qui avait aussi été condamnée à 10 ans de privation des droits civiques, « n’a commis aucun délit », assure son avocat Me Mario Pierre Stasi, qui plaidera la relaxe : « Elle a subi une enquête et une instruction uniquement à charge (…) et un procès inéquitable que nous dénoncerons devant la cour d’appel ».
Condamnée en première instance
Agée de 76 ans, maire d’Aix-en-Provence et présidente de la Communauté d’agglomération du Pays d’Aix (CPA) depuis 2001, députée de 2002 à 2012, Maryse Joissains-Masini avait été condamnée en juillet 2018 pour avoir notamment promu indûment son chauffeur et embauché à la CPA une collaboratrice en charge de la protection animale alors que ce domaine ne relevait pas des compétences de cette collectivité.
Lors de ce procès en première instance, le parquet avait requis 18 mois de prison dont neuf fermes, et 10 ans d’inéligibilité à son encontre. Le procureur Dominique Sie avait alors estimé « parfaitement constitués » les délits de détournement de fonds publics et de prise illégale d’intérêts, « d’une gravité extrême car ils sont le contraire de la probité attendue d’un élu ».
« Autocratie, népotisme et désinvolture »
« Mon territoire a besoin de moi, de mon honnêteté, de ma rigueur… », avait rétorqué l’avocate à la retraite. « M’avoir mis 10 ans d’inéligibilité, c’est une démonstration de méchanceté à mon âge ! », avait-elle déclaré après sa condamnation, assurant qu’elle se représenterait aux municipales de 2020 si elle parvenait à « faire reconnaître (son) innocence ».
Alerté en 2012 par une lettre anonyme, le parquet d’Aix-en-Provence avait ouvert une enquête et « pour la bonne administration de la justice », le procès avait été délocalisé à Montpellier. Les enquêteurs avaient pointé « un somptueux mélange d’autocratie, de népotisme et de désinvolture dans l’engagement des deniers publics ».
La promotion d’Omar Achouri, chauffeur et conseiller distingué par Maryse Joissains-Masini alors qu’il figurait à la 43e place sur une liste dressée par ordre de mérite, a été définitivement annulée par le Conseil d’Etat, qui a estimé que l’élue avait « commis une erreur manifeste d’appréciation de la valeur et de l’expérience professionnelle » de M. Achouri.