PARISSix mois de prison avec sursis pour des tags antisémites dans le RER

Tags antisémites dans le RER: Six mois de prison avec sursis

PARISL’homme de 65 ans est l’auteur d’une cinquantaine de tags injurieux ou à caractère antisémite dans le RER
L’homme avait été interpellé le 28 février 2019 en flagrant délit par des agents de la sûreté ferroviaire en gare de Versailles Rive-Gauche (Illustration).
L’homme avait été interpellé le 28 février 2019 en flagrant délit par des agents de la sûreté ferroviaire en gare de Versailles Rive-Gauche (Illustration).  - V. WARTNER / 20 MINUTES
N.Sa avec AFP

N.Sa avec AFP

L'auteur d'une cinquantaine de tags injurieux ou à caractère antisémite sur une ligne du RER, au profil psychologique perturbé, a été condamné samedi soir à Paris pour « dégradations de biens d’utilité publique », a-t-on appris auprès de son avocate.

Pour ces dégradations, le tribunal correctionnel de Paris a condamné cet homme de 65 ans à six mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve avec obligation de soins pendant deux ans, ainsi qu’à l’obligation d’indemniser la SNCF, a rapporté Me Charlotte Paredero.
Quant au caractère antisémite et injurieux des graffitis, il a fait l’objet d’une disjonction et la décision n’a pas été prise à ce jour sur des poursuites dans ce volet, a indiqué samedi soir une source judiciaire.

Il ne connaissait pas « le sens et le caractère antisémite des symboles utilisés »

Cette affaire survient dans un contexte d’inquiétude en France avec la découverte de nombreuses inscriptions à caractère antisémite ces dernières semaines dans plusieurs villes. « C’est un coup de folie d’un monsieur qui ne sait pas l’expliquer et le tribunal lui-même s’est interrogé sur le mobile de ces actes qui pourraient avoir des origines psychologiques », a expliqué son conseil.

Jugé en comparution immédiate, l’homme n’a pu faire l’objet d’une expertise avant son procès. « C’est un fonctionnaire depuis quarante ans avec un casier judiciaire vierge, mais qui se trouve aujourd’hui acculé avec des dettes liées à des difficultés familiales : sa mère est hospitalisée en longue durée et il a un fils handicapé à 85 % », a expliqué son avocate à l’issue de l’audience.
« Il a voulu exprimer un mécontentement de la pire des manières, sans connaître le sens et le caractère antisémite des symboles utilisés », a-t-elle ajouté. « Aucun élément des investigations à son domicile ou sur son téléphone n’a démontré de penchant antisémite chez lui. »

Interpellé en flagrant délit

L’homme avait été interpellé mercredi en flagrant délit par des agents de la sûreté ferroviaire peu après 6h du matin en gare de Versailles Rive-Gauche, selon une porte-parole de SNCF Transilien. Les jours précédents, de nombreux tags (croix gammées et insultes) inscrits sur les murs des gares ou des trains du RER C avaient été relevés par la SNCF.

Il y a très vite eu « une forte présomption » qu’un seul homme était l’auteur de ces graffitis, réalisés sur une dizaine de jours, avait précisé cette porte-parole. Des agents de la sûreté ferroviaire ont alors visionné la vidéosurveillance et ont repéré un homme agissant au petit matin sur des armoires électriques. Le suspect a aussitôt reconnu les faits et a admis « une cinquantaine de tags », a déclaré la porte-parole.
La SNCF a porté plainte pour « dégradation » et « incitation à la haine ».