VIDEO. Nice: Le tribunal relaxe Cédric Herrou, poursuivi pour injures envers le préfet
DECISION•Il avait fait un parallèle entre le traitement des migrants dans la vallée de la Roya et celui des Juifs pendant l’OccupationFabien Binacchi
L'essentiel
- Poursuivi pour injures publiques envers le préfet des Alpes-Maritimes, Cédric Herrou a été relaxé ce jeudi par le tribunal correctionnel de Nice.
- Le militant avait fait un parallèle entre le traitement des migrants dans la vallée de la Roya et celui des Juifs pendant l’Occupation, dans un post Facebook.
- Cédric Herrou a salué « la justice qui a prouvé là son indépendance », Christian Estrosi dénonce, lui, une décision « incompréhensible et inquiétante ».
Il s’attendait peut-être à la décision inverse. Poursuivi pour injures publiques envers le préfet des Alpes-Maritimes, Cédric Herrou a été relaxé par le tribunal correctionnel de Nice ce jeudi. Applaudi par des soutiens après l’annonce du délibéré, le symbole de l’aide aux migrants a salué « la justice qui a prouvé là son indépendance ».
Fin décembre, la Cour de cassation avait annulé une condamnation en appel de l’agriculteur pour avoir porté assistance à des migrants, une première décision depuis la consécration du principe de fraternité dans la loi française.
« Il reprend un peu confiance en la justice »
Georges-François Leclerc avait dénoncé « des assimilations insupportables » après une publication du militant sur Facebook, en juin 2017. Il y suggérait que le préfet pourrait « s’inspirer des accords avec la SNCF pendant la Seconde Guerre mondiale pour le transport des Juifs pour gérer le transport des demandes d’asile ».
Des propos tenus après que plusieurs dizaines de migrants que Cédric Herrou voulait accompagner de Breil-sur-Roya jusqu’à la plateforme d’accueil pour demandeurs d’asile de Nice n’ont pu embarquer à bord d’un train.
« Cédric Herrou a été relaxé sur le fond de l’affaire, a confirmé Me Zia Ouloumi, son avocat. Il est un peu surpris de cette décision et elle lui fait reprendre un peu confiance en la justice, dont il peut ressentir un certain harcèlement. Il a l’habitude d’être écouté quand il provoque mais pas entendu quand il met le doigt sur des problèmes. »
Une décision « incompréhensible et inquiétante », selon Estrosi
Une amende de 5.000 euros avait été requise par le parquet à l’encontre du militant. A l’audience, le préfet des Alpes-Maritimes avait réclamé un euro symbolique. Georges-François Leclerc a désormais la possibilité de faire appel de cette relaxe.
Une décision « incompréhensible et inquiétante », a réagi le maire LR de Nice Christian Estrosi qui a apporté son « soutien » au préfet, dans un post sur Twitter.