DECISIONNouvelle audience de demande de remise en liberté pour Jean-Claude Romand

Nouvelle audience de demande de remise en liberté pour Jean-Claude Romand

DECISIONCet homme condamné à la perpétuité pour le meurtre de sa famille en 1996 défend à nouveau sa demande de libération conditionnelle ce jeudi...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Le troisième rendrez-vous sera-t-il le dernier ? Jean-Claude Romand devra défendre une nouvelle fois ce jeudi sa demande de libération conditionnelle lors d’une audience à la prison de Saint-Maur (Indre), où est détenu le faux médecin condamné à la détention à perpétuité pour avoir assassiné sa famille en 1993.

Après un premier rendez-vous prévu en septembre mais finalement renvoyé, une audience s’est tenue le 20 novembre pour statuer sur la libération conditionnelle du célèbre détenu de 64 ans. Une décision était attendue le 11 janvier, mais « de nouvelles pièces » communiquées par les services pénitentiaires ont conduit la justice à demander une nouvelle audience.

De nouvelles pièces communiquées par l'administration pénitentiaire

Selon la procureure de la République de Châteauroux, Stéphanie Aouine, ces pièces, « de nature à influer sur la décision du tribunal, ont été communiquées à ce dernier par les services de l’administration pénitentiaire ». Ce report est dû à la nécessité « de garantir la loyauté des débats et d’assurer le respect du principe du contradictoire », précise-t-elle.

« C’est une raison d’ordre technique qui a conduit le tribunal à ordonner un renvoi », a assuré de son côté l’avocat de Jean-Claude Romand, Jean-Louis Abad, du barreau de Lyon. Il s’est refusé à préciser la nature de ces documents.

Un « projet très bien ficelé et très sérieux »

Lors de la première demande, le ministère public avait demandé le rejet de la requête. Laure Moureu, qui représente les deux frères de Florence Romand, l’épouse assassinée, avait elle aussi estimé « prématurée » l’hypothèse d’une libération. Me Abad s’était montré « confiant », insistant sur le « projet très bien ficelé et très sérieux » de Romand. Les parties civiles avaient de leur côté émis dans la presse des réserves sur une éventuelle localisation du condamné.

La libération conditionnelle est une mesure d’aménagement de peine visant à la réinsertion et à la prévention de la récidive. Tout détenu a le droit de la solliciter dès qu’il a effectué une peine dite « de sûreté ». Pour Romand, condamné en 1996, mais détenu depuis 1993, elle avait été fixée à 22 ans.

Après avoir menti toute sa vie, il tue toute sa famille

L’histoire hors normes du faux docteur Romand a fasciné le public et inspiré littérature et cinéma. Après avoir raté son passage en troisième année de médecine, un échec qu’il dissimule, Jean-Claude Romand va mentir pendant des années à son entourage. Marié et père de deux enfants, il se dit médecin, chercheur à l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève, et fait vivre sa famille en escroquant parents et amis, prétendant placer leurs économies en Suisse.

Acculé par plusieurs débiteurs dont certains découvrent son imposture, le faux médecin de 38 ans passe à l'acte. Au matin du 9 janvier 1993, il tue avec un rouleau à pâtisserie sa femme qui dormait dans leur maison de Prévessin-Moëns (Ain). Puis il va tuer sa fille Caroline, sept ans, en lui tirant dans le dos avec une carabine. De même avec son fils Antoine, cinq ans. Il va ensuite tuer ses parents à Clairvaux-les-Lacs (Jura) de plusieurs balles dans le dos.

Il poursuit sa tournée macabre en conduisant son ancienne maîtresse en forêt de Fontainebleau. Il l’asphyxie avec une bombe lacrymogène mais finalement renonce à son projet d’assassinat devant ses hurlements et supplications. Le lendemain il revient chez lui où gisent sa femme et ses enfants, avale des barbituriques et incendie la maison. Quand les pompiers arrivent, il est inconscient, mais toujours vivant.