PROCESFrancis Heaulme condamné en appel à la perpétuité

Double-meurtre de Montigny-lès-Metz: Francis Heaulme condamné en appel à la perpétuité

PROCESUn crime pour lequel Patrick Dils a passé à tort quinze ans en prison...
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

Trente-deux ans après les faits, Francis Heaulme a été condamné, ce vendredi, à la perpétuité en appel, par la cour d’assises des Yvelines, pour le meurtre de deux garçons de huit ans en 1986 à Montigny-lès-Metz.

Un crime attribué en premier lieu à Patrick Dils, qui a passé à tort quinze ans en prison. La cour a confirmé la peine prononcée en première instance, malgré l’absence de preuves matérielles ou d’aveux venant de l’accusé, déjà condamné pour neuf autres meurtres et incarcéré depuis 1992.

Les preuves matérielles détruites en 1995 sur ordre du parquet

L’accusé dispose d’un délai de cinq jours pour se pourvoir en cassation, ce qu’il compte faire, ont assuré ses avocats. Le 28 septembre 1986, Cyril Beining et Alexandre Beckrich avaient été retrouvés morts le crâne fracassé le long d’une voie ferrée dans cette ville de la périphérie de Metz. Les soupçons s’étaient d’abord portés sur un adolescent, Patrick Dils, condamné en 1989 à la perpétuité avant d’être acquitté, puis libéré en 2002 à la faveur de la révision de son procès.

La présence du tueur en série Francis Heaulme non loin de la voie ferrée le jour du crime avait permis, fait rarissime, la tenue d’un nouveau procès plus de 15 ans après les faits. Pendant trois semaines, la cour a dû lutter contre la mémoire défaillante des témoins, 32 ans après les faits, mais aussi contre l’absence de preuves matérielles, toutes détruites en 1995 sur ordre du parquet de Metz.

Connaissance du lieu, confidences et similitudes

Elle s’est appuyée sur un faisceau d’indices, comme la parfaite connaissance des lieux du crime par Francis Heaulme, le témoignage de certains codétenus ayant recueilli ses confidences, ou encore les similitudes avec d’autres crimes du tueur en série, pour le condamner à sa troisième peine de perpétuité. Pendant leurs plaidoiries jeudi, les avocats de la défense avaient tenté d’instiller le doute dans l’esprit des jurés en rappelant les aveux de Patrick Dils, ou bien les soupçons ayant pesé sur Henri Leclaire, un ex-manutentionnaire un temps suspecté, avant d’être mis hors de cause.

Alexandre Bouthier, l’un des conseils de Heaulme, est aussi longuement revenu sur le témoignage d’un adolescent qui avait assuré à l’époque avoir aperçu un homme, la chemise et les mains couvertes de sang, non loin des faits. Un personnage jamais identifié. Ce doute, qui avait profité à Patrick Dils en 2002 lors de la révision de son procès, n’a pas convaincu les jurés.