JUSTICEP&O Ferries peut refuser de transporter des volailles pour la chasse

La justice conforte P&O Ferries dans son refus de transporter des volailles pour la chasse

JUSTICELa compagnie de ferries avait été poursuivie en justice pour discrimination par deux sociétés d’élevage de volailles…
20 Minutes avec AFP

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L'essentiel

  • En juin 2018, P&O Ferries avait refusé de transporter des animaux vivants destinés à être chassés en Grande-Bretagne.
  • Deux éleveurs de volailles français avaient attaqué la compagnie maritime pour « discrimination ».
  • Le tribunal de Boulogne-sur-Mer a prononcé la relaxe pour P&O et condamné les éleveurs à indemniser la compagnie.

Jeudi, la compagnie maritime P & O Ferries, poursuivie par deux sociétés d’exportation de volailles parce qu’elle refusait de transporter du gibier destiné à la chasse en Grande-Bretagne, a été relaxée par le tribunal correctionnel de Boulogne-sur-Mer.

Le tribunal a, en outre, condamné les sociétés Gibovendée et Envol de Retz à verser solidairement 5.000 euros à la compagnie pour abus de constitution de partie civile et 10.000 euros au titre de l’article 800-2 du code de procédure pénale.

La compagnie attaquée pour « discrimination »

L’affaire remonte au mois de juin dernier. P & O avait décidé de ne plus transporter sur ses bateaux des animaux destinés à la chasse. Un coup dur pour les entreprises Gibovendée et Envol de Retz, pour lesquelles l’exportation de la volaille en Grande-Bretagne représentait en 2017 l’équivalent de 11,7 millions de livres de chiffre d’affaires (environ 13 millions d’euros). Les deux sociétés, spécialisées dans la reproduction de faisans et de perdrix, avaient donc attaqué la compagnie maritime pour « discrimination ».

« Nous ne pouvons pas nier qu’une grosse partie de notre production est envoyée à des éleveurs qui l’utilisent comme gibier pour les parties de chasse. Mais notre activité est parfaitement légale », avait souligné le 6 décembre lors de l’audience le PDG de Gibovendée, Denis Bourasseau.

« Emplois » contre « image de l’entreprise »

« Si on perd tous nos transporteurs les uns après les autres, c’est la liquidation judiciaire », avait affirmé Me Alexandre Varaut, avocat de la partie civile. « A Gibovendée, cela représente 150 emplois et une quarantaine d’éleveurs ».

Pierre-Emmanuel Fender, conseil de P & O Ferries, avait soutenu que la compagnie avait « toute latitude » sur le fait de transporter ou non des animaux vivants et sur ce qui pourrait nuire à l’image de l’entreprise.

En 2015 déjà, Brittany Ferries avait décidé de cesser sa collaboration avec les exportateurs à la suite d’une vidéo publiée par la Ligue contre les sports cruels, qui dénonçait le sort des poussins faisans et perdrix destinés à la chasse en Grande-Bretagne.