VIDEO. Marseille: «On lui avait dit “viens, c’est sympa”»... Huit personnes jugées pour le saccage d’un péage
PROCES•Les prévenus vont comparaître ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Marseille…Jean Saint-Marc
L'essentiel
- Huit personnes sont jugées ce jeudi à Marseille après le saccage du péage de La Ciotat (Bouches-du-Rhône), le 24 novembre, en marge d’une manifestation des « gilets jaunes ».
- Les casseurs présumés n’ont pas des profils de délinquants, selon leurs avocats, qui estiment que les policiers « n’ont pas arrêté les vrais casseurs. »
Au mauvais endroit au mauvais moment. C’est un refrain qui résonne souvent dans les salles d’audience. On l’entendra ce jeudi après-midi au tribunal correctionnel de Marseille. Huit personnes sont jugées pour avoir participé au saccage du péage de La Ciotat, le 24 novembre, en marge d’un rassemblement des « gilets jaunes. »
Ils sont renvoyés pour « violences sur personnes dépositaires de l’autorité publique, participation avec armes à une manifestation, dégradations et rébellion ». La plupart d’entre eux ont été placés en détention provisoire, même si certains avocats ont réussi à obtenir des mises en liberté avant le procès.
« J’ai 300 attestations qui disent du bien de lui ! »
C’est le cas de Thomas, jeune homme défendu par Marc Wahed. Son avocat évoque « un jeune qui n’a pas du tout un profil de délinquant, qui n’a pas de casier ». Thomas, qui travaille en intérim, s’est rendu au péage avec son ami David, qui lui est toujours en détention provisoire. « Ils étaient là par hasard, par curiosité, et nient avoir participé aux dégradations », assure leur avocat à tous les deux.
Il plaidera la relaxe, comme sa consœur Valérie Picard, qui défend un certain Tanguy, 20 ans, livreur pour le « drive » d’une grande surface. « J’ai 300 attestations – j’exagère un peu – qui disent du bien de lui ! C’est quelqu’un de très gentil, il y a un malentendu évident ! » Tanguy, qui ne se revendique pas du tout comme un « gilet jaune », assure qu’il est arrivé au péage de La Ciotat vers 22h50, alors que les dégradations avaient débuté bien plus tôt dans la journée. Les renforts policiers de la BAC, qui venaient aussi d’arriver, lui seraient « tombés dessus » alors qu’il était simplement en train de filmer, selon son récit.
Vinci, furax, organise sa défense
Mais pourquoi s’était-il rendu au péage ? « Il a suivi un copain qui lui a dit : “Viens, tu verras, c’est sympa !”, raconte maître Picard. Ils allaient manger des saucisses, voir un peu l’ambiance sur le péage ! » L’échangeur, qui a été saccagé tout au long de la nuit et a été incendié par les émeutiers, a subi de très lourds – et très coûteux – dégâts.
Vinci Autoroutes a porté plainte et envoie un de ses avocats parisiens à Marseille, ce jeudi, pour plaider cette affaire. Des avocats très occupés, ces derniers temps : ils s’affairaient aussi, ce mercredi, pour déterminer quand seraient jugés les casseurs du péage de Bandol (Var), incendié en début de semaine.