Nice: Un prêtre soupçonné d'agression sexuelle incarcéré «pour libérer la parole»
JUSTICE•Pour « garantir à toutes les personnes qui hésiteraient par craintes révérencielles de s’exprimer de faire valoir leurs plaintes »…Mathilde Frénois
L'essentiel
- Depuis fin novembre, un prêtre niçois est mis en examen et écroué pour « agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité ».
- Cet homme d’Église exerçait dans un très réputé collège catholique de Nice, le collège Stanislas, mais aussi dans des associations.
- Le prêtre a interjeté appel de la décision de son placement en détention.
«Il est important qu’il puisse être mis en situation de ne pas pouvoir générer ni provoquer de pressions qui pourraient empêcher qui que ce soit de ne pas porter plainte. » C’est la raison pour laquelle le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre, a pris la décision de la détention. Depuis fin novembre, un prêtre niçois est mis en examen et écroué pour « agression sexuelle sur mineur de moins de 15 ans par personne ayant autorité ».
Il est nécessaire de « garantir à toutes les personnes qui hésiteraient par craintes révérencielles de s’exprimer de faire valoir leurs plaintes », explique encore le procureur. Car cet homme d’Église exerçait dans un collège catholique de Nice réputé, Stanislas, mais aussi dans des associations. « Il a fait dans la ville des choses pour lesquelles il est reconnu, poursuit Jean-Michel Prêtre. Il y a une vraie incrédulité et un choc sur ce qui est en train être révélé. » Pour le moment, six plaintes ont été déposées, d’autres seraient en train de se formaliser.
Le curé encourt dix ans de prison
Thomas Bidart est l’un de ces plaignants. Résidant aujourd’hui à Marseille, il a été en contact avec le prêtre à Nice. Il appelle les autres victimes à se manifester. « C’est le moment de parler et de témoigner », dit-il dans un message publié sur Facebook.
Le prêtre a interjeté appel de la décision de son placement en détention. Son appel sera évoqué mardi par la cour d’appel d’Aix-en-Provence. La prescription, qui ne couvre pas l’ensemble des faits, pourrait être évoquée. Le curé encourt dix ans de prison.
L’évêché de Nice, rappelle avoir « dès le 1er septembre 2017 », suite aux « allégations dont les autorités judiciaires étaient saisies », suspendu ce prêtre de tout ministère auprès de mineurs. L’évêché avait ensuite suspendu totalement le prêtre de ses fonctions de curé, lors de l’ouverture de l’information judiciaire.