Amiens: Le beau-père de Kléony mis en examen pour actes de torture et de barbarie
VIOLENCES•La petite fille de quatre ans est morte d’un traumatisme crânien à l’hôpital en novembre…20 Minutes avec AFP
Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Le beau-père de Kléony, décédée à l’âge de quatre ans, a été mis en examen pour actes de torture et de barbarie ayant entraîné la mort et placé en détention provisoire, a annoncé ce jeudi le procureur de la République d’Amiens. Cet homme de 31 ans, sans profession, déjà condamné à plusieurs reprises, avait été placé mardi en garde à vue. Il est également mis en examen pour actes de barbarie sur les trois enfants aînés de sa compagne.
La mère de l’enfant, 32 ans, a été mise en examen pour violences habituelles sur mineur, non-empêchement de crime, non-assistance à personne en danger et dénonciation à deux reprises de délits imaginaires pour cacher les violences de son concubin. Elle encourt 30 ans de réclusion criminelle. Les deux mis en cause étaient en couple depuis janvier.
Morte après un traumatisme crânien
D’après le procureur Alexandre de Bosschère, « le beau-père a reconnu avoir commis des violences habituelles sur les enfants et ne conteste pas qu’elles sont à l’origine de la mort de Kléony », décédée au CHU d’Amiens le 24 novembre d’un traumatisme crânien.
Le beau-père a en revanche contesté les actes de torture, expliquant son comportement « par l’incapacité de la mère à élever ses enfants qui, selon lui, étaient turbulents ». La mère des enfants a reconnu « avoir infligé régulièrement des claques et fessées, selon elle à titre éducatif ou à la demande de son concubin », d’après Alexandre de Bosschère.
Séquestration et humiliation
Les enfants de cette fratrie de cinq ont été régulièrement déscolarisés par leur mère « au prétexte de maladies diverses au cours de l’année 2018 lorsque des lésions étaient visibles », a expliqué Alexandre de Bosschère. En outre, les enfants « recevaient des consignes du couple pour ne rien révéler de la situation familiale aux différents intervenants en contact avec eux ».
L’audition des trois aînés âgés de 11, 12 et 14 ans a permis de révéler la gravité des violences subies par Kléony avant son décès : coups multiples avec des objets, projection contre les murs ou le sol, privation de nourriture, séquestration dans des placards ou punitions diverses durant des journées entières, douche froide ou encore actes d’humiliation, selon la même source. Kléony est morte dans la nuit du mercredi 21 au jeudi 22 novembre, après avoir été hospitalisée dans un état grave.