INSTRUCTIONDes fouilles pour retrouver Estelle Mouzin chez une ex de Fourniret

Disparition d’Estelle Mouzin: Des fouilles entreprises chez l’une des ex-femmes de Fourniret

INSTRUCTIONDes militaires spécialisés cherchent le cadavre de la fillette disparue en 2003 dans le jardin de l’une des ex-femmes du tueur Michel Fourniret...
Vincent Vantighem

Vincent Vantighem

L'essentiel

  • Les fouilles pour retrouver le corps d’Estelle Mouzin ont repris.
  • Elles se déroulent à Clairefontaine, chez une ex-femme de Fourniret.
  • Le tueur en série a utilisé une étonnante formule pour parler de cette affaire.

C’est un souvenir dont elle se passerait volontiers. Il y a dix jours, devant la cour d’assises des Yvelines, l’avocate Corinne Herrmann rappelait aux jurés qu’il avait finalement fallu creuser jusqu’à « trois mètres de profondeur », en 2004, pour retrouver les corps de deux des victimes de Michel Fourniret. « On creusait, on creusait dans le jardin du château du Sautou et on ne trouvait pas… » Et pour cause, « l’ogre des Ardennes » les avait carrément ensevelies à l’aide d’une pelleteuse.

Des fouilles ordonnées dans le cadre de la disparition d’Estelle Mouzin ont repris, ce mardi matin en région parisienne, chez l’une des ex-femmes du tueur en série. Des premières opérations avaient déjà eu lieu, sur place, le 7 septembre, dans le but de retrouver le corps de la fillette de 9 ans disparue, en 2003, alors qu’elle rentrait de l’école à Guermantes (Seine-et-Marne). Cette fois-ci, la procureure de Meaux, Dominique Laurens, a précisé que des militaires spécialisés en fouilles opérationnelles participaient aux recherches.

Le château de Sautou appartenant au couple Fourniret a été racheté par des pharmaciens belges après la découverte de deux corps enterrés dans le domaine.
Le château de Sautou appartenant au couple Fourniret a été racheté par des pharmaciens belges après la découverte de deux corps enterrés dans le domaine. - F.NASCIMBENI/AFP

La double négation de Fourniret qui rend fou

Début 2007, Michel Fourniret avait été mis hors de cause une première fois dans cette affaire. Puis, les enquêteurs avaient décidé de procéder à des analyses sur les 4.000 poils et cheveux découverts dans la fourgonnette dans laquelle il enlevait ses victimes avant de les violer et de les tuer. En 2013, ils indiquaient qu’aucune correspondance n’avait pu être trouvée avec Estelle Mouzin.

Mais les avocats du père de la fillette continuent de croire à cette hypothèse. Ils estiment notamment que le tueur a livré des « aveux en creux » lors d’une audition par le juge d’instruction en mars dernier. Utilisant une double négation et jouant avec les nerfs des parties civiles comme il en a l’habitude, Michel Fourniret a déclaré « ne pas nier être impliqué dans l’affaire Estelle Mouzin ».

Michel Fourniret lors de son procès devant la cour d'assises des Ardennes en 2008.
Michel Fourniret lors de son procès devant la cour d'assises des Ardennes en 2008. - ALAIN JULIEN / AFP

« Des carrières, il n’y en a pas 36 ! »

C’est donc dans ce cadre que les juges ont ordonné des recherches afin de tenter de résoudre cette affaire. Le lieu des fouilles ne doit rien au hasard. Michel Fourniret a toujours indiqué qu’il connaissait très bien les environs de Clairefontaine-en-Yvelines où il a vécu avec Nicole Clerget, sa deuxième épouse, avant d’entreprendre sa sanglante odyssée.

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Il y a deux semaines, lors de son procès à Versailles pour l’assassinat de Farida Hammiche dont le corps n’a jamais été retrouvé, il avait d’ailleurs expliqué que le corps de cette jeune femme dont il a avoué l’assassinat se trouvait « peut-être » dans une carrière de sable proche du domicile de son ex-femme. Relancé à plusieurs reprises, il s’était énervé : « Des carrières, il n’y en a pas 36 ! »

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Vers un nouveau procès en 2019 ou 2020 pour le couple maudit

Reconnu coupable de cinq meurtres et de trois assassinats, Michel Fourniret a déjà été condamné deux fois à la réclusion criminelle à la perpétuité incompressible. Son ex-épouse, Monique Olivier a, de son côté, écopé d’une peine de perpétuité assortie de 28 ans de sûreté, en 2008, et d’une peine de vingt ans de réclusion, il y a dix jours. Elle pourrait être libérable en 2033.

Le couple maudit pourrait être jugé, une nouvelle fois, fin 2019 ou début 2020 pour les meurtres de Marie-Angèle Domèce et Johanna Parish que Michel Fourniret a fini par avouer en début d’année, plus de trente ans après la disparition des deux jeunes femmes.