Lyon: Jacky Martin jugé en appel pour le meurtre d'Anne-Sophie Girollet
PROCES•Le procès s'ouvre lundi devant la cour d'assises du Rhône...Caroline Girardon
L'essentiel
- Le procès en appel de Jacky Martin s’ouvre lundi devant la cour d’assises du Rhône.
- En septembre 2016, il avait été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre d’Anne-Sophie Girollet.
- L’étudiante en médecine avait disparu à Mâcon en 2005.
- L’accusé, qui nie les faits, avait été arrêté 7 ans après, grâce à l’évolution technologique des moyens d’investigation.
Lui se dit innocent. Eux croient fermement en sa culpabilité et attendent de savoir ce qui est arrivé à leur enfant. Jacky Martin sera à nouveau confronté à la famille d’Anne-Sophie Girollet, celle qu’il est accusé d’avoir tuée. Son procès en appel s’ouvre lundi devant les assises du Rhône.
L’homme avait été condamné en septembre 2016 à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de l’étudiante en médecine. Le verdict est attendu le 6 décembre et l’audience permettra peut-être de faire éclater la vérité.
Une disparition inexpliquée
Qualifié de « prédateur » par l’avocat général lors du premier procès, Jacky Martin a toujours nié les faits qui lui sont reprochés, restant impassible dans le box des accusés. Il est pourtant fortement compromis par des traces ADN retrouvées sur les vêtements de la victime mais aussi dans sa voiture.
Le 19 mars 2005, Anne-Sophie Girollet, étudiante en troisième année de médecine se rend à un gala de danse à Mâcon. Le soir même, son petit ami lui donne rendez-vous à la sortie du spectacle. Mais la jeune femme se fait attendre. Il s’inquiète et finit par contacter la police. Commence alors une longue enquête. Les gendarmes vont ratisser sans relâche les environs. Deux semaines plus tard, ils découvrent sa voiture dans la rivière et son corps qui flotte dans la Saône, quelques mètres plus loin.
Un rebondissement 7 ans après les faits
L’autopsie conclut à une mort par suffocation. La victime aurait été violée, étouffée puis jetée dans l’eau. Mais les enquêteurs piétinent. Pas de suspect en vue. La piste du crime passionnel est écartée. Ils s’orientent vers l’hypothèse d’un rôdeur ou d’une rencontre fortuite. Sans succès. Les années passent. L’affaire n’est toujours pas élucidée. Il faudra patienter sept ans pour que l'enquête soit relancée grâce à l'« évolution des techniques » dans le domaine de la génétique.
Un laboratoire de Bordeaux va étudier les faibles traces d’ADN relevées sur les vêtements de la victime et dans « plusieurs points » de la voiture. Il finit par établir un profil ADN complet… qui « matche » avec celui de Jacky Martin, inscrit dans le fichier national automatisé des empreintes génétiques. L’homme, âgé de 50 ans à l’époque, n’est pas inconnu des services de police. Son passé judiciaire est plutôt « chargé ». Il avait déjà été condamné pour des faits de vol et de recel de véhicules mais aussi pour des violences physiques.
« L’ADN n’est pas la preuve absolue »
L’ADN, un élément d’enquête sérieux. Mais pas la « preuve absolue » non plus de la culpabilité de l’homme. C’est la thèse que défendront les avocats de l’accusé. Ces derniers n’ont pas donné suite à nos demandes d’interview. Lors du premier procès, ils avaient réclamé l’acquittement, brandissant le spectre de l’erreur judiciaire. « Le dossier ne repose que sur l’ADN » avait alors rappelé Philippe Scrève, pointant les « limites des indices génétiques ». Jacky Martin, qui n’avait « aucune raison de se trouver à Mâcon ce soir-là », selon ses dires, devra pourtant expliquer la raison de la présence de son ADN.
Quant à l’avocate de la famille, elle a indiqué à 20 Minutes qu’elle ne souhaitait pas s’exprimer.