IDENTITELa justice doit faire annuler le prénom «Jihad» donné à un bébé

Dijon: La justice saisie par la mairie pour annuler le prénom «Jihad» donné à un nouveau-né

IDENTITELe procureur a souligné un risque de « stigmatisation, voire de moquerie ou des remarques désobligeantes » pour l'enfant...
Illustration de la balance de Thémis, symbole de la Justice. (Illustration)
Illustration de la balance de Thémis, symbole de la Justice. (Illustration) - SUPERSTOCK
20 Minutes avec AFP

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La mairie de Dijon a saisi la justice pour faire annuler le prénom « Jihad », choisi la semaine dernière par la mère d’un nouveau-né, a-t-on appris mardi auprès du parquet de la ville.

« Le parquet de Dijon a bien reçu le dossier de la part du maire de Dijon. Nous allons ce jour délivrer une assignation en matière d’annulation de prénom à l’attention de la mère de l’enfant pour une audience devant le juge aux affaires familiales de Dijon », a indiqué à l’AFP le procureur de la République de Dijon, Eric Mathais, confirmant une information du quotidien régional Le Bien Public dans son édition de samedi.

Echange de lettres

« Même si le prénom de Jihad ou Djihad est un prénom attribué dans le monde arabe et qui signifie sur le livre des prénoms du monde arabe : combat sacré ; guerre sainte ; travail ; effort et qu’il peut donc avoir un sens positif, il n’en demeure pas moins que dans l’opinion publique et au vu du contexte terroriste actuel, ce prénom est nécessairement associé aux mouvements islamistes intégristes », a expliqué le magistrat.

Ce dernier a en outre souligné craindre pour l’enfant « une stigmatisation, voire des moqueries ou des remarques désobligeantes ».

« S’il n’est pas accepté, j’échangerai deux lettres et je l’appellerai Jahid », avait déclaré samedi au Bien Public la mère du petit garçon. Comme cela avait déjà été le cas en avril pour le nourrisson d’un couple de Haute-Garonne dans une affaire similaire. Elle avait néanmoins ajouté qu’elle se réservait « le droit de faire appel à un avocat » pour contester la décision si les motivations du refus ne lui « convenaient pas ».