JUSTICEDécision du tribunal ce lundi dans le procès de l'abattoir de Mauléon

Pau: Jugement rendu ce lundi, dans le procès de l’ex-directeur de l’abattoir de Mauléon et de quatre salariés

JUSTICESix mois de prison avec sursis contre l’ex-directeur et des amendes de quelques centaines d’euros contre les cinq prévenus, ont été requis au procès qui s’est tenu en septembre…
Elsa Provenzano

E.P. avec AFP

L'essentiel

  • Le jugement du tribunal correctionnel de Pau concernant l’abattoir de Mauléon, dans les Pyrénées-Atlantiques, est rendu ce lundi.
  • L’ex-directeur et quatre salariés ont respectivement été jugés pour tromperie et maltraitance animale.
  • C’est l’association L214 qui avait révélé il y a deux ans et demi des images choquantes de certaines pratiques dans l’abattoir, captées clandestinement.

Après les images saisissantes diffusées par l'association L214 il y a deux ans et demi, le procès de l’abattoir de Mauléon s'est tenu à Pau en septembre dernier. Maltraitance animale pour les uns, dysfonctionnements pour les autres : le tribunal correctionnel rend lundi son jugement dans le procès de l’ex-directeur et de quatre employés.

Six mois de prison avec sursis contre l’ex-directeur et des amendes de quelques centaines d’euros contre les cinq prévenus, ont été requis lors de ce procès. La prison requise contre l’ex-directeur désormais retraité, Gérard Clémente, correspondait à l’accusation de « tromperie » (un non-respect du cahier des charges), délit passible de deux ans de prison et 300.000 euros d’amende. La maltraitance animale elle, n’est punie que d’amendes, que le parquet a réclamées (de 100 à 420 euros).

« Pas le procès d’Alès »

En requérant, la vice-procureur Orlane Yaouanq avait pris soin de souligner que le procès de Pau n’était pas « le procès d’Alès, il ne s'agit pas d'actes de cruauté », en référence au procès concernant les abattoirs d’Alès et du Vigan (Gard) qui avait conduit en 2017 à une condamnation à huit mois de prison avec sursis pour actes de cruauté.

L’affaire avait éclaté en mars 2016 avec la diffusion de vidéos prises en secret. Des images difficilement soutenables montrant des animaux mal étourdis, des moutons saignés encore conscients, voire un agneau écartelé vivant.

Quatre employés, l’ex-directeur et l’abattoir en tant que personne morale, étaient jugés pour « mauvais traitements infligés sans nécessité à un animal domestique », accusation qu’ils avaient vivement contestée lors des deux jours de procès. La direction avait invoqué une situation de « petit » abattoir (35 salariés) et la difficulté à trouver du personnel qualifié. Les employés s’étaient plaints des « cadences » subies, plus particulièrement en période pré-Pâques. Leur avocat a plaidé la relaxe.

Dix parties civiles, dont L214, la SPA, la Fondation Bardot, ont demandé une condamnation et des amendes allant d’un euro symbolique à 5.000 euros solidaires pour les prévenus.

Le procès s’était tenu lors des débats sur la loi Agriculture et alimentation au Parlement comprenant un volet « bien-être animal ».