JUSTICELe parquet requiert de la prison contre l'architecte Rudy Ricciotti

Var: Le parquet requiert de la prison à l’encontre de l’architecte Rudy Ricciotti

JUSTICELe parquet de Toulon a requis quatre mois de prison avec sursis à l’encontre de Rudy Ricciotti pour des travaux non déclarés, et travail au noir…
L'architecte français Rudy Ricciotti qui a construit le musée-mémorial de Rivesaltes, le 1er octobre 2015 à Bandol, dans le sud de la France
L'architecte français Rudy Ricciotti qui a construit le musée-mémorial de Rivesaltes, le 1er octobre 2015 à Bandol, dans le sud de la France - BORIS HORVAT AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L'essentiel

  • Le parquet de Toulon a requis quatre mois de prison contre Rudy Ricciotti alors qu’il avait eu recours à des travailleurs sans papiers et non déclarés.
  • Le parquet a également demandé qu’une annexe de sa propriété de Cassis soit démolie.
  • Le verdict a été mis en délibéré.

Quatre mois de prison avec sursis ont été requis ce jeudi par le parquet de Toulon à l’encontre de Rudy Ricciotti, l’architecte qui a dessiné le Mucem à Marseille. Il est poursuivi pour des travaux sans autorisation dans sa villa de Cassis, avec des ouvriers non déclarés.

Présent depuis mercredi devant le tribunal correctionnel de Toulon, en compagnie de quatre autres prévenus, Rudy Ricciotti, 66 ans, est poursuivi pour n’avoir effectué aucune demande d’autorisation pour ces travaux effectués entre 2010 et 2012 sur la propriété qu’il venait d’acheter à Cassis (Bouches-du-Rhône), dans le Parc national des calanques.

Démolition d’une partie du bâtiment

Cet architecte de réputation internationale avait également utilisé des ouvriers non déclarés, dont plusieurs en situation irrégulière. C’est sur ce volet de travail dissimulé que la procureure, Carine Somody, a requis quatre mois de prison avec sursis.

Sur le volet urbanisme, elle a demandé la démolition partielle d’un bâtiment, un pigeonnier transformé en salle de projection de cinéma, laissant à l’appréciation du tribunal la démolition d’une autre construction obtenue par la réunion de trois éléments existants. Dans ce même volet, une amende de 100.000 euros a aussi été demandée à l’encontre de l’architecte.

« On ne peut pas plaider la méconnaissance ou la légèreté, et si un architecte ne respecte pas les règles d’urbanisme, qui va le faire ? », s’est interrogée Carine Somody. « Ce qui est demandé en matière de remise en l’état n’est absolument pas justifié, d’ailleurs ni la ville de Cassis ni le Parc national des calanques ne sont parties civiles », a réagi Rémi-Pierre Drai, l’un des avocats de Rudy Ricciotti.

« Pas d’atteinte à l’environnement »

« Il n’y a pas d’atteinte à l’environnement », a-t-il insisté, soulignant que, selon une note de la ville de Cassis transmise au tribunal, « la remise en l’état serait catastrophique pour les lieux ». Sur la partie travail dissimulé, il a plaidé « la bonne foi » de son client, qui a « fait confiance » à l’entreprise.

La procureure, étonnée que la ville de Cassis n’ait « pas levé le petit doigt » face à ces infractions, a requis deux ans et demi de prison ferme contre l’entrepreneur tunisien chargé du chantier, pour travail dissimulé et blanchiment. Elle a également demandé une amende de 250.000 euros et la confiscation de deux propriétés à l’encontre de ce chef d’entreprise installé près de Toulon.

Le jugement devrait être mis en délibéré jeudi après-midi, au terme des plaidoiries de la défense.