PROCESSursis requis pour un grave incendie causé par un barbecue mal éteint

Nice: Prison avec sursis requise pour un grave incendie causé par un barbecue mal éteint

PROCESUn couple a comparu pour mise en danger de la vie d’autrui par manquement délibéré aux obligations de sécurité…
Fabien Binacchi

F.B. avec AFP

L'essentiel

  • Des peines de 8 et 4 mois d’emprisonnement avec sursis ont été requises contre un couple poursuivi pour avoir occasionné l’un des plus importants incendies de l’été 2017.
  • Leur barbecue mal éteint avait provoqué un feu de forêt au cours duquel 120 hectares étaient partis en fumée.
  • Une cinquantaine de parties civiles ont demandé réparation.

Plus de 120 hectares étaient partis en fumée. Des peines de 8 et 4 mois de prison avec sursis et mise à l’épreuve ont été requises mardi devant le tribunal correctionnel de Nice à l’encontre d’un jeune couple poursuivi pour avoir occasionné l’un des plus importants incendies de l’été 2017 dans la région. En cause : un barbecue mal éteint.

Les prévenus, tous deux éducateurs sportifs d’une trentaine d’années, comparaissaient pour mise en danger de la vie d’autrui par manquement délibéré aux obligations de sécurité, destruction involontaire d’un bien d’autrui et destruction par incendie.

Huit jours et 450 pompiers pour éteindre l’incendie

Le 17 juillet 2017 dans la commune de Castagniers, près de Nice (Alpes-Maritimes), ils avaient procédé à la dispersion de cendres, à proximité d’un buisson de romarin, d’un barbecue qu’ils avaient organisé la veille dans la villa où ils louaient un appartement.

Un rapport d’expert a démontré que cette imprudence avait entraîné l’embrasement de la forêt environnante, occasionnant un incendie. Au total, 450 sapeurs-pompiers avaient été mobilisés sur les lieux. Ils avaient mis huit jours à circonscrire définitivement le feu. Des jardins, des terrains plantés d’oliviers ainsi qu’un garage avaient été détruits par les flammes attisées par le vent très violent qui soufflait alors.

Condamnés à indemniser une cinquantaine de parties civiles ?

Les avocats des parties civiles (une cinquantaine) ont mis en lumière le non-respect de l’arrêté préfectoral local qui impose, pour un « feu de cuisson » en période rouge (estivale) des règles de sécurité draconiennes, et notamment de noyer totalement le foyer.

Dans le cas présent, le prévenu a reconnu avoir seulement éteint le foyer avec une bouteille d’eau aux trois quarts pleine. Le parquet a requis la peine la plus lourde à son encontre car il s’était chargé de disperser les cendres, contrairement à sa compagne.

La défense a jugé les réquisitions du parquet « extravagantes » pour des primo-délinquants, faisant part des doutes qu’il existait sur l’origine de l’incendie, et dénonçant une possible « mort sociale » pour ses clients s’ils étaient condamnés à indemniser leurs victimes. Le jugement a été mis en délibéré au 6 novembre à 13h30.