JUSTICEViolée pendant des années, une jeune femme attaque l'Etat pour faute lourde

Rennes: Violée pendant des années, une jeune femme attaque l'Etat pour faute lourde

JUSTICESon agresseur a été condamné à trente ans de prison en juillet par la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine. Ses parents ont également été reconnus coupables...
Camille Allain

Camille Allain

L'essentiel

  • Une jeune femme âgée de 20 ans attaque l'Etat pour faute lourde. Elle entend faire condamner l'inaction des pouvoirs publics pour la sortir de son domicile, dans lequel elle a été violée pendant des années.
  • Les faits s'étaient déroulés de 2002 à 2005 à Rennes, alors que la fillette avait cinq ans.
  • Son agresseur a été condamné à trente ans de prison en juillet par la cour d'assises d'Ille-et-Vilaine. Ses parents ont également été reconnus coupables.
  • Plusieurs signalements ont été émis mais jamais la fillette n'a été placée. Sa mère avait pourtant été condamnée pour avoir poignardé à mort son nourrisson né d'un viol.

Son bourreau a déjà été condamné. Ses parents aussi. Cette fois, c’est à l’Etat qu’elle demande réparation. Karine J., 21 ans aujourd’hui, a attaqué l’Etat pour faute lourde. Elle reproche aux pouvoirs publics et aux services sociaux de ne pas l’avoir sortie du domicile où elle a été violée pendant des années. Le délibéré est attendu dans l’après-midi, ce lundi.

En juillet, le procès devant la cour d’assises d’Ille-et-Vilaine avait mis en lumière l’enfance bousillée de la victime. Alors qu’elle n’avait pas cinq ans, la fillette était régulièrement violée par Roland Blaudy, un ami que ses parents hébergeaient dans leur petit logement de Chantepie, près de Rennes. Un homme déjà condamné pour viol et agression sexuelle. Agé de 65 ans, il a reconnu les faits et a été condamné à trente ans de prison.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Les parents savaient-ils ce qu’il se passait sous leur toit. Pour la victime et ses avocats, il était évident qu’ils préféraient fermer les yeux. De nombreux signalements avaient été émis. Mais jamais Karine n’a été placée.

Sa mère avait poignardé son nourrisson

Dès sa naissance pourtant, des rapports avaient alerté de la fragilité de ses parents. Et pour cause. Sa mère avait déjà été condamnée pour avoir tué son nourrisson issu d’un viol de plus d’une centaine de coups de couteau. Lors du procès en juillet, il lui avait fallu deux jours de récits glaçants pour lâcher un tout petit «on s'excuse» à sa fille. « En fait, je crois qu’ils n’ont toujours pas compris la gravité de leurs actes », a témoigné la victime dans une interview accordée au Parisien.

L’accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement

En cliquant sur« J’accepte », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires.

Plus d’informations sur la pagePolitique de gestion des cookies

Ce lundi, c’est tout le système d’aide à l’enfance qui va être jugé. Comment les services sociaux n’ont-ils pas décelé le danger que courrait la fillette ? Pourquoi n’a-t-elle jamais été placée en famille d’accueil ? Son calvaire a pris fin en 2005 après plus de trois années de viols répétés. Son bourreau venait d’être inculpé dans une autre affaire de viol.

L’audience s’est tenue en juillet devant le tribunal correctionnel de Paris. Le délibéré est attendu dans l’après-midi.