ACCESNouvelle passe d’armes judiciaire autour des migrants de Calais

Lille: Nouvelle passe d'armes judiciaire autour des migrants de Calais

ACCESPlusieurs associations ont assigné, en référé, le préfet du Pas-de-Calais, notamment sur la question du manque de points d’eau pour les migrants présents à Calais…
Salle d'audience du tribunal administratif de Lille.
Salle d'audience du tribunal administratif de Lille. - M.Libert / 20 Minutes
Mikaël Libert

Mikaël Libert

Un coup pour rien ? Ce mardi, Un collectif d’associations et un représentant du préfet du Pas-de-Calais se sont retrouvés devant le tribunal administratif de Lille. Le collectif a en effet assigné en référé le représentant de l’Etat, entre autres, sur les questions d’accès à l’eau et aux sanitaires pour les migrants présents à Calais. Sauf que sur tous les points évoqués, le tribunal n’en a finalement retenu qu’un…

Les dix associations demandaient, notamment, l’augmentation du nombre de points d’eau, leur rapprochement des lieux de vie, une plus large latitude horaire pour les douches, des moyens pour laver le linge ou encore l’augmentation du nombre de latrines. L’avocat des associations, maître Crusoe, a dénoncé « l’application incomplète » par les services de l’Etat de la dernière ordonnance du tribunal administratif, datant de juin 2017. Selon lui, le dispositif actuellement mis en place est « insuffisant et incomplet ».

Toujours la question des chiffres

Pour étayer son propos, l’avocat avance le chiffre de « 400 à 800 exilés » présents à Calais selon les associations. De son côté, la préfecture du Pas-de-Calais estime leur nombre « entre 350 et 420 ». Alors forcément, ça coince.

Pour autant, dans des pièces présentées ce mardi en début d’audience, la préfecture a annoncé l’évolution de son dispositif. Elle évoque notamment que l’amplitude horaire des douches a été revue, l’achat de 900 jerrycans pour que les migrants fassent provision d’eau, l’installation de deux fontaines à eau. « On a noté les intentions, mais on attend de voir la mise en place », lance maître Gommeaux, la seconde avocate des associations.

Sur le manque de places en accueil, la prise en charge médicale, les expulsions, la préfecture a fait valoir ses arguments qui ont, semble-t-il, touché au but. « Il semble donc que la question essentielle qui subsiste est sur la localisation des points d’eau », a lancé la présidente du tribunal. « Ce problème n’a pourtant jamais été relevé lors des réunions », a rétorqué le représentant du préfet.

La décision du tribunal a été mise en délibéré, « au plus tard fin de semaine prochaine ».