JUSTICELa maire d'Aix-en-Provence condamnée pour détournements de fonds publics

Aix-en-Provence: La maire Maryse Joissains condamnée à de la prison avec sursis et dix ans d'inéligibilité pour détournements de fonds publics

JUSTICELa maire LR d’Aix-en-Provence a été condamnée pour détournements de fonds publics et prises illégale d’intérêts…
Adrien Max

A.M. avec AFP

L'essentiel

  • Maryse Joissains a été condamnée par le tribunal correctionnel à un an de prison avec sursis et dix ans d’inéligibilité.
  • Elle a été condamnée pour prise illégale d’intérêt et détournement de fonds publics.
  • Son avocat a annoncé vouloir faire appel.

Le tribunal correctionnel de Montpellier a condamné ce mercredi matin la maire LR d' Aix-en-Provence, Maryse Joissains-Masini, à un an de prison avec sursis et 10 ans d’inéligibilité pour avoir promu indûment son chauffeur et fourni des emplois de complaisance à des proches. 20 Minutes fait le point sur cette affaire.

Que reproche la justice à Maryse Joissains ? La maire d’Aix-en-Provence depuis 2001 a été mise en examen en 2014 pour l’embauche de Sylvie Roche, une collaboratrice chargée de la maltraitance animale, pour la promotion éclair d’Omar Achouri, son chauffeur, et la création de deux emplois pour les enfants de ce dernier. Le parquet d’Aix-en-Provence avait été alerté par une lettre anonyme adressée en 2012. Le procès a été délocalisé à Montpellier pour « la bonne administration de la justice ».

Qui sont Omar Achouri et Sylvie Roche ? Omar Achouri, 65 ans, était le chauffeur de Maryse Joissains. Celle-ci en a fait son conseiller, alors qu’il ne figurait qu’à la 50e place sur une liste dressée par ordre de mérite. « Il a un engagement total que j’ai voulu récompenser par une promotion sociale », avait assuré la maire lors de l’audience, soulignant « la capacité à régler les problèmes » de son chauffeur harki. Plusieurs hauts responsables administratifs d’Aix-en-Provence l’ont décrit comme un « personnage clé du système de clientélisme » aixois. Cette promotion a été définitivement annulée le 25 mai par le Conseil d’Etat.

Pour justifier l’embauche de Sylvie Roche, militante de la cause animale, comme collaboratrice de cabinet pour la communauté de commune du Pays d’Aix, Maryse Joissains avait mis en avant son « savoir-faire avec les animaux maltraités ». Problème : cette compétence ne rentre pas dans celles de la communauté de communes. Maryse Joissains avait assuré que sa décision relevait de son « pouvoir discrétionnaire », sans avoir à passer par un vote.

Quelle condamnation pour Maryse Joissains ? Les enquêteurs avaient pointé « un somptueux mélange d’autocratie, de népotisme et de désinvolture dans l’engagement des deniers publics », tant à la mairie qu’à la communauté du Pays d’Aix. Le 14 mai, le parquet avait requis 18 mois de prison dont neuf mois ferme, et dix ans d’inéligibilité à l’encontre de l’élue LR. Le procureur Dominique Sie avait estimé « parfaitement caractérisés » les délits de détournement de fonds publics et de prise illégale d’intérêts. Les faits reprochés sont « d’une gravité extrême car ils sont le contraire de la probité attendue d’un élu », avaient martelé le procureur. Maryse Joissains-Masini a finalement été condamnée mercredi à un an de prison avec sursis et 10 ans d’inéligibilité.

Quel avenir politique pour la maire d’Aix ? « Mon territoire a besoin de moi, de mon honnêteté, de ma rigueur… », avait affirmé avec aplomb Maryse Joissains. L’avocat de l’élue, Mario Pierre Stasi, qui avait plaidé la relaxe, a déclaré à l’AFP qu’il allait « immédiatement interjeter appel » après ce jugement « très dur » du tribunal correctionnel de Montpellier. Cet appel est suspensif. Alors qu’elle avait succédé à son mari en 2001, Maryse Joissains pourrait être tentée de passer le flambeau à leur fille Sophie Joissains, sénatrice UDI, pour les prochaines municipales d’Aix-en-Provence.