JUSTICEDes châteaux qui ont traité près d'une école renvoyés en correctionnelle

Gironde: Après des malaises d’enfants dans une école proche des vignes, les châteaux poursuivis

JUSTICEEn 2014, des élèves et une enseignante avaient été pris de malaises après un épandage sur des vignes à proximité de l’école girondine. Les domaines qui avaient épandu des fongicides ce jour-là sont poursuivis…
Elsa Provenzano

E.P. avec AFP

L'essentiel

  • En mai 2014, une vingtaine d'enfants et une enseignante d'une école primaire de Villeneuve-de-Blaye, dans le nord de la Gironde, avaient été pris de malaises après des épandages réalisés près de l'école.
  • Un non-lieu avait été prononcé à Libourne en septembre 2017. Mais la Sepanso a fait appel et la chambre de l'instruction a infirmé mardi cette décision.

C’est une première. Deux châteaux du Bordelais, près de Blaye, ont été renvoyés mardi en correctionnelle, accusés d’avoir procédé en 2014 à l’épandage de fongicide près d’une école où des élèves et une enseignante avaient été pris de malaise, a annoncé Maître François Ruffié, avocat d’une partie civile.

Après un long parcours juridique, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Bordeaux a finalement décidé de renvoyer devant la justice les domaines d’appellation Côtes de Bourg, Château Escalette et Château Castel La Rose, a précisé le défenseur de l’association environnementale Sepanso.

« La santé de nos enfants mérite bien un procès »

« C'est une bonne nouvelle. La santé de nos enfants mérite bien un procès. Les viticulteurs mis en cause pourront s'exprimer, se défendre dans le cadre d'un procès contradictoire et public », a déclaré Me François Ruffié, précisant c'était la première fois qu'un tel procès concernant des enfants allait avoir lieu.

En mai 2014, une vingtaine d'enfants et une enseignante d'une école primaire de Villeneuve-de-Blaye, dans le nord de la Gironde, avaient été pris de malaises, ou s'étaient plaints de picotements aux yeux, de maux de gorge, à la suite de l'épandage de fongicides sur des vignes proches. Ils avaient été confinés dans les locaux scolaires.

Après avoir initialement classé l'affaire sans suite, la justice avait ouvert une information judiciaire contre X, après plainte de la Sepanso, qui s'est constituée partie civile, suivie par l'association Générations Futures, qui lutte contre le recours aux pesticides dans l'agriculture, plus particulièrement dans la viticulture.

Les deux châteaux avaient été mis en examen en octobre 2016 pour « usage inapproprié de produits phytopharmaceutiques », dans le cadre d'une information judiciaire ouverte fin 2015 par le parquet de Libourne. Un non-lieu avait été prononcé à Libourne en septembre 2017. Mais la Sepanso a fait appel et la chambre de l'instruction a infirmé mardi cette décision.