«Les musulmans se défendent contre ceux qui les attaquent», Salah Abdeslam justifie les attentats
JUSTICE•Devant un juge antiterroriste, le djihadiste a rompu son mutisme, jeudi...20 Minutes avec AFP
C’est le seul membre encore en vie des commandos djihadistes du 13 novembre 2015. Devant un juge antiterroriste, Salah Abdeslam est brièvement sorti de son mutisme, jeudi, faisant « une déclaration spontanée d’ordre général, à connotation religieuse et politique», selon une source proche du dossier de l’AFP, qui a confirmé une information d’Europe 1. Et selon RTL, Abdeslam a pour la première fois justifié les attentats.
« Nous ne vous attaquons pas parce que vous mangez du porc, vous buvez du vin ou vous écoutez de la musique, mais les musulmans se défendent contre ceux qui les attaquent », aurait notamment déclaré le détenu le plus surveillé de France. Il aurait également interpellé Emmanuel Macron, « dont la soif de puissance et de renommée appelle à faire couler le sang des musulmans. La sécurité ne régnera pas sur notre territoire tant que cela continuera ».
La seconde fois qu’il parle
Suspect clé des attentats qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis, Salah Abdeslam a fait un aller-retour jeudi matin entre sa cellule ultra-sécurisée de la prison de Fleury-Mérogis et le nouveau tribunal de Paris, porte de Clichy, une semaine après son hospitalisation pour une appendicite, a précisé cette source,
Arrêté le 18 mars 2016 dans la commune bruxelloise de Molenbeek après quatre mois de cavale, il avait été mis en examen à Paris le 27 avril 2016, notamment pour assassinats terroristes. Mais les juges ont dû, depuis, affronter son refus de répondre aux questions. Parfaitement silencieux jusqu’à son cinquième interrogatoire en novembre 2017, Salah Abdeslam n’avait finalement pris la parole qu’une seule fois devant eux, le 9 mars, pour dédouaner un suspect lors d’une confrontation.
Avant de faire du silence sa stratégie judiciaire, Salah Abdeslam s’est livré une seule fois, dans la foulée de son arrestation, affirmant aux enquêteurs belges avoir « renoncé » à se faire exploser le 13-Novembre et tentant de minimiser son rôle dans la cellule djihadiste.
Lors de son procès en février à Bruxelles, sur la fusillade du 15 mars 2016 qui avait précipité la fin de sa cavale dans la capitale belge, il ne s’était exprimé que très brièvement. Il avait uniquement contesté la légitimité du tribunal, affirmant « placer (sa) confiance en Allah et c’est tout ».