Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mercredi deux membres fondateurs du groupuscule d' extrême droite Bastion social de Marseille à six mois de prison après avoir violemment agressé un gendarme et son ami guadeloupéen. Les deux auteurs des violences, un apprenti de 22 ans, et un magasinier de 26 ans, se présentent comme des responsables du Bastion social à Marseille et Aix-en-Provence.

Le 27 avril, huit colleurs d’affiches militants du Bastion social qui tente de s’implanter en France en offrant des aides aux plus démunis, mais français seulement, avaient violemment agressé un gendarme et un de ses amis guadeloupéens qui venait de demander un briquet au groupe. C’est au moment où le gendarme a décliné sa qualité de militaire que les coups sont partis.

« Une idéologie de haine »

« Quand on est membre d’un groupe qui prône une idéologie néofasciste comme le Bastion social, on est dans une idéologie de haine, de clivage, de racisme et de violences », a fustigé la procureure, dénonçant des « violences totalement gratuites ».

L’avocat des deux jeunes hommes a plaidé la relaxe au titre de la légitime défense, un point que n’a pas retenu le tribunal, qui a également écarté la circonstance aggravante de racisme, faute de pouvoir étayer les insultes prononcées.

Agression à Aix-en-Provence

L’apprenti de 22 ans avait reconnu devant les enquêteurs avoir porté des coups au cours de la rixe, mais avait assuré que le groupe de colleurs d’affiches avait été provoqué par le gendarme et ses amis « ivres et aussi certainement drogués ». Le 30 mai, il avait déjà été condamné à un an de prison, dont huit mois avec sursis, pour l’agression d’un couple d’origine maghrébine à Aix-en-Provence après une manifestation du Bastion social.

Né à Lyon au printemps 2017, le « Bastion Social », fondé par des membres du Groupe Union Défense (GUD), syndicat étudiant d’extrême droite, a ouvert en septembre un local à Aix-en-Provence puis six mois plus tard dans le centre de Marseille.