RELIGIONUn ancien évêque sera jugé pour non-dénonciation de pédophilie

Pédophilie dans l’Eglise: Un ancien évêque d’Orléans sera jugé pour non-dénonciation

RELIGIONAncien évêque d’Orléans, André Fort avait été prévenu d’actes pédophiles survenus une quinzaine d’années plus tôt, sans bouger…
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

André Fort, ancien évêque d’Orléans de 2002 à 2010, mis en examen en 2017 pour ne pas avoir dénoncé des faits de pédophilie d’un prêtre de son diocèse, a été renvoyé en correctionnelle, a-t-on appris jeudi auprès du parquet d’Orléans, confirmant une information de Mediapart. Mgr André Fort sera jugé pour ne pas avoir dénoncé des actes pédophiles de l’abbé Pierre de Castelet, mis en examen en 2012. Ce dernier a lui été renvoyé devant le tribunal correctionnel pour agressions sexuelles sur mineurs de 15 ans par personne ayant autorité.

Olivier Savignac, une des victimes présumées, avait été le premier à dénoncer les faits en 2008 auprès de l’évêché dans un courrier où il faisait état d’attouchements qu’il dit avoir subis en 1993 lors d’un camp dans le sud-ouest de la France du Mouvement eucharistique des jeunes (MEJ) où officiait l’abbé de Castelet en tant qu’aumônier. Sans réponse de l’évêché, il avait ensuite rencontré Mgr Fort en lui précisant qu’une dizaine de jeunes avaient pu être victimes de l’aumônier du MEJ.

Changement à la tête de l’évêché

Comme rien ne se passait il avait saisi à nouveau l’évêché, où Mgr Blaquart avait pris la succession de Mgr Fort, parti à la retraite. Le nouvel évêque avait aussitôt saisi le parquet et une instruction avait été ouverte. « Mon client a pensé que ce jeune homme ne souhaitait pas que les faits qu’il dénonçait soient rendus publics, mais qu’il voulait juste s’assurer que Pierre de Castelet n’avait plus de ministère auprès d’enfants », a expliqué Benoit de Gaullier, avocat d’André Fort.

Il s’agit du premier évêque mis en examen pour non-dénonciation d’actes pédophiles depuis Mgr Pierre Pican, évêque émérite de Bayeux. Ce dernier avait été condamné en 2001 à trois mois d’emprisonnement avec sursis pour non-dénonciation des faits de pédophilie commis par un prêtre de son diocèse de Bayeux, l’abbé René Bissey, auquel la cour d’assises du Calvados avait infligé dix-huit ans de réclusion en octobre 2000.

Cette affaire avait conduit la Conférence des évêques de France à engager un chantier de lutte contre les abus sexuels dans l’Eglise, relancé en 2016 après de nouvelles accusations, notamment dans le diocèse de Lyon gouverné par le cardinal Philippe Barbarin.