Nîmes : Deux anti-corrida jugés pour avoir envoyé des lettres piégées à des défenseurs de la tauromachie
JUSTICE•Les plis contenaient des lames de cutter...Nicolas Bonzom
L'essentiel
- Des anti-corrida sont jugés pour l’envoi de lettres piégées à des aficionados.
- La femme est originaire du Tarn-et-Garonne, l’homme de l’Hérault.
- Une cinquantaine de plis avaient été envoyés à des défenseurs de la tauromachie.
L’affaire avait fait grand bruit auprès des aficionados : ce mardi a lieu, devant le tribunal correctionnel de Nîmes (Gard), le procès d'un homme et d'une femme, opposés à la corrida, à l’origine de l’envoi de lettres piégées à des défenseurs de la tauromachie.
Inconnus jusqu’ici de la justice, les deux quadragénaires doivent comparaître au palais de justice pour des soupçons de « violences et blessures volontaires avec préméditation, en réunion et avec armes ». La femme est de Castelsarrasin, dans le Tarn-et-Garonne, et l’homme de Villeneuve-lès-Maguelone, près de Montpellier, dans l’Hérault.
« Ce n’est pas ainsi qu’on arrêtera la corrida »
En 2017, 25 fervents défenseurs de la corrida, avaient reçu dans plusieurs régions du Sud de la France une cinquantaine de plis piégés, où se trouvaient des lames de cutter. Parmi les personnalités visées par l’envoi de ces lettres, Simon Casas, qui dirige les arènes de Nîmes et de Madrid, ou Jean-Baptiste Jalabert, à la tête des arènes d’Arles. Au moins l’une des personnes visées par ces lettres avait été blessée au doigt.
« Jusqu’alors, je n’ai pas pu croire que c’était des anti-corridas. Je dois me rendre à l’évidence, avait confié la militante Claire Starozinski, de l’Alliance anti-corrida, à 20 Minutes, lors de l’interpellation des deux suspects, en mars. Je suis très en colère, un tel geste est contre-productif. Ce n’est pas ainsi qu’on arrêtera la corrida. »
« Ils ont reconnu les faits »
Au terme de longues investigations, les enquêteurs étaient parvenus à identifier le commerçant qui avait vendu les cartes postales, puis à remonter jusqu’aux deux anti-corrida, dont l’ADN avait été retrouvé sur les timbres postaux et sur les lames de cutter.
« Ils ont reconnu les faits, monsieur très rapidement, elle plus difficilement, avait précisé en mars dernier le parquet, après l’arrestation des deux suspects. Ils ne supportent pas les tortures infligées aux animaux, ont-ils dit pendant leurs gardes à vue, pour justifier cet envoi de lettres. Ils voulaient blesser en mettant une lame de cutter dans les courriers. »