Procès Michel Neyret: L'ex-star de la police condamné à deux ans et demi de prison ferme en appel
CONDAMNATION•L'ex-numéro 2 de la police judiciaire de Lyon a déjà passé huit mois en détention provisoire...20 Minutes avec AFP
La cour d’appel de Paris a condamné mardi l’ex-numéro 2 de la PJ de Lyon, Michel Neyret, à deux ans et demi de prison ferme pour corruption. Soit la peine que celle prononcée en première instance en 2016 mais alourdie de 18 mois avec sursis.
Le « super-flic » déchu a été condamné à quatre ans d’emprisonnement dont 18 mois avec sursis, ainsi qu’à une interdiction définitive d’exercer dans la police, pour corruption et d’autres délits, notamment association de malfaiteurs.
Ayant déjà passé huit mois en détention provisoire, il pourra solliciter un aménagement de peine pour ne pas retourner en prison. Michel Neyret, 62 ans, s’est dit soulagé devant la presse : « Ça fait sept ans que j’attends ça, a-t-il déclaré. Aujourd’hui, je pense que j’en ai presque fini avec l’institution judiciaire, sauf s’il y a un pourvoi en cassation, ce qui ne sera pas notre cas, évidemment. »
Le parquet peut encore former un pourvoi
« J’ai encore une autre épreuve qui va m’attendre devant le juge d’application des peines, qui va décider de comment la peine s’exécutera », a ajouté Michel Neyret, qui pourrait par exemple la purger sous bracelet électronique.
L'« affaire Neyret » en restera là si le parquet général, qui avait requis cette même peine de quatre ans dont 18 mois avec sursis, mais assortie de 15.000 euros d’amende et cinq ans d’interdiction des droits civiques, ne forme pas de pourvoi.
Michel Neyret, aujourd’hui retraité, était poursuivi pour huit délits dont corruption, trafic d’influence ou détournements de scellés de stupéfiants. Contrairement au tribunal correctionnel, la cour d’appel l’a également condamné pour association de malfaiteurs. L’ex-patron de l’antigang de Lyon encourait théoriquement dix ans de prison.
Un « antimodèle » pour les jeunes générations
La justice lui reprochait d’avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des « indics », en échange d’avantages, de cadeaux et d’argent liquide, et d’avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.
L’avocat général avait estimé dans son réquisitoire en avril que Michel Neyret « a non seulement brisé sa vie et sa carrière mais aussi abîmé l’image de la police » et « créé une sorte d’anti-modèle pour les jeunes générations de fonctionnaires ».