Tarn: Incarcéré, le buraliste qui avait tué un cambrioleur va faire une demande de grâce
JUSTICE•Incarcéré depuis une semaine après sa condamnation à dix ans de prison, le buraliste de Lavaur qui avait tué son jeune cambrioleur va déposer un recours en grâce présidentielle...Béatrice Colin
L'essentiel
- En mars dernier, la Cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par les avocats de Luc Fournié, ce cafetier tarnais condamné à dix ans de prison pour le meurtre d’un jeune cambrioleur.
- Ayant épuisé tous les recours judiciaires possibles, les avocats du buraliste de Lavaur, incarcéré depuis une semaine pour purger sa peine, ont décidé de déposer un recours en grâce.
Depuis une semaine, Luc Fournié, purge sa peine en prison. En décembre 2016, ce buraliste de Lavaur a été condamné en appel à dix ans de réclusion pour avoir tué un jeune cambrioleur de 17 ans qui s’était introduit avec un de ses amis dans son café, la nuit du 14 décembre 2009.
En mars dernier, le sexagénaire a été définitivement condamné, la Cour de cassation ayant rejeté le pourvoi formé par ses avocats. Lors de ses deux procès, les juges n’ont pas retenu la thèse de la légitime défense. Luc Fournié avait en effet découvert que les barreaux d’une fenêtre étaient sciés, s’était armé d’un fusil et installé au rez-de-chaussée pour y dormir en cas d’intrusion.
Remises de peine
Pour le faire sortir de prison, ses avocats ont décidé de se tourner vers Emmanuel Macron. Alors que le Président de la République vient d'accorder sa première grâce présidentielle à une détenue de 73 ans, Maître Georges Catala va lui aussi utiliser l'article 17 de la Constitution comme l’a révélé France 3 Occitanie.
« Cet homme n’a rien à faire en prison, ce n’est pas un meurtrier, s’il l’est devenu c’est en fonction des circonstances. En première instance, l’avocat général était avec nous, il avait demandé l’acquittement, explique-t-il à 20 Minutes. Nous allons donc aller devant le Président ».
Il est en train de préparer une demande officielle de recours en grâce et la déposera « au moment opportun ». Certainement après le procès du bijoutier de Nice qui a tué son braqueur.
A l’issue de la condamnation définitive de son client, Georges Catala avait invoqué la possibilité de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme. Une idée plus vraiment d’actualité, car « la décision ne serait rendue que dans quatre ou cinq ans ». Or, s’il bénéficie de toutes ses remises de peine, Luc Fournié peut espérer faire la moitié des dix ans.