Nice: Face au bijoutier qui a tué un braqueur, deux jeunes femmes réclament justice
JUSTICE•La grande sœur et l’ex-compagne d’Anthony Asli, le braqueur tué par Stephan Turk, ont témoigné ce mardi devant la cour d’assises des Alpes-Maritimes…Michel Bernouin
Elles font bloc sur le parvis du palais de justice comme sur les bancs de la cour d’assises des Alpes-Maritimes, qui juge depuis lundi Stephan Turk, le bijoutier de Nice, pour le meurtre d’Anthony Asli. Alexandra Asli, 33 ans, la grande sœur de la victime, et Alexandra Debergue, 26 ans, la compagne et amie d’enfance. Elles pleurent ensemble un frère et un compagnon dont elles n’ont toujours pas, disent-elles, fait le deuil.
Quand il a été tué, le 11 septembre 2013, Anthony Asli n’avait pas 20 ans mais déjà 14 mentions au casier judiciaire. Violences, vols, conduite sans permis, refus d’obtempérer, le jeune braqueur était un multirécidiviste de la petite délinquance. « C’est très rare pour un mineur ! Qu’est ce qui n’a pas fonctionné ? » demande le président à Alexandra, la grande sœur. « Il était très influençable. Les fréquentations, les lois du quartier… Il avait 12 ans d’âge mental. »
« Un vol ne mérite pas la mort ! »
L’enquêteur de personnalité confirme : « profondément immature et influençable, légèrement déficient mental ». Son portrait est contrasté : apprécié de ses voisins, à qui il rendait des services, et de ses tuteurs lors des travaux d’intérêt général que la justice lui a imposé. Mais aussi provocateur et violent. Sa première condamnation, c’était pour violences en réunion. Il avait 13 ans. Alexandra, sa compagne, conteste : « Il n’était pas violent. Je le connais depuis l’âge de 2 ans. C’était un voleur mais pas un méchant. Un vol ne mérite pas la mort ! » Sur le banc des accusés, le bijoutier est resté impassible.