VIDEO. La difficile enquête pour retrouver les tueurs de phoques du littoral nordiste
JUSTICE•Cinq plaintes ont été déposées par l’association Sea Shepherd concernant des morts douteuses de phoques sur le littoral du Nord et du Pas-de-Calais…Gilles Durand
L'essentiel
- Un cinquième cas de phoque retrouvé décapité a été signalé à l’association de protection de l’océan, Sea Shepherd.
- La gendarmerie maritime a été saisie de certaines affaires.
- Les procureurs ne sont pas bavards sur ces dossiers.
Qui enquête sur quoi ? Depuis quelques semaines, les cas de phoques retrouvés morts mutilés ou abattus sur les plages des Hauts-de-France s’accumulent. Vendredi, l’association de défense des océans, Sea Shepherd, annonçait la découverte d’un cinquième cadavre suspect qui datait d’avril. C’est un sympathisant qui a fourni à l’association une photo.
Ce cinquième cadavre a fait l’objet d’un cinquième dépôt de plaintes, mais que deviennent ces plaintes ? 20 Minutes fait le point.
Oye Plage, en janvier. Un phoque est retrouvé mort criblé de plombs. L’affaire est confiée au procureur de Saint-Omer. Sur son profil Facebook, l’asso Sea Shepherd indique que la plainte a été classée sans suite. Contacté, le tribunal de Saint-Omer ne retrouve aucune trace de la plainte.
« Nous n’avons aucune nouvelle de cette plainte. Ça nous inquiète car il est question de quelqu’un de potentiellement dangereux se baladant sur une plage avec une arme à feu », précise Me Jean Tamalet, avocat chargé par Sea Shepherd des affaires de phoques.
Le Touquet, en avril. Deux cadavres de phoque sont retrouvés. L’un a été abattu avec une arme à feu. L’autre présente des plaies dont l’origine laisse planer le doute. Ces deux affaires sont actuellement entre les mains du procureur de Boulogne-sur-Mer.
« L’enquête est confiée désormais à la gendarmerie maritime », répond-il à 20 Minutes. Contacté à son tour, la gendarmerie maritime ne souhaite même pas communiquer sur le nombre d’affaires dont elle est saisie.
Gravelines, le 20 mai. Cette fois, c’est un phoque décapité qu’on retrouve. Une autopsie a été ordonnée. L’affaire est entre les mains du procureur de Dunkerque qui déclare laconiquement à 20 Minutes qu'« il n’y a rien de nouveau ».
Boulogne-sur-Mer, en avril. A la suite de la découverte du phoque décapité de Gravelines, un autre animal décapité vient d’être signalé à Sea Shepherd. Son corps a été retrouvé à la Pointe-de-la-Crèche, un mois plus tôt. « Nous avons aussi déposé une plainte, mais c’est un dossier un peu mince », avoue Me Tamalet.
Une jonction des plaintes ? Pour l’instant, ce n’est pas le cas. « Il n’y a pas forcément de corrélation entre toutes ces morts et certaines sont peut-être accidentelles, précise l’avocat de Sea Shepherd. Mais mon client est déterminé à aller au bout des enquêtes ». Sea Shepherd dénonce « une clémence envers les braconniers ».
Interrogé par Le Parisien, un guide avance une explication : « Les phoques s’approchent des filets de pêche. Les pêcheurs ont pu vouloir s’en débarrasser sans autre forme de procédé. » Autre explication possible : les phoques ont pu être découpés pour les retirer des filets après être morts asphyxiés.