JUSTICESursis requis contre la buraliste qui a refusé un colis à une femme voilée

Albi: Prison avec sursis requise contre la buraliste ayant refusé de délivrer un colis à une femme voilée

JUSTICEUne buraliste d’Albi était jugée jeudi par le tribunal correctionnel d’Albi pour avoir à plusieurs reprises refusé de délivrer des colis à des femmes voilées…
Béatrice Colin

B.C. avec AFP

Elle sera fixée sur son sort le 28 juin. Jeudi, une buraliste d’Albi était jugée jeudi pour « refus de biens ou services au profit d’une personne physique ou morale en raison d’une appartenance supposée ou non à une religion déterminée ».

En avril dernier, elle avait refusé de délivrer un colis à une femme voilée. Cette cliente, une convertie résidant à Albi, avait alors déposé plainte à son encontre. Ce qui avait déjà été fait par d’autres femmes avant elle pour le même motif.

Pour se justifier, la commerçante a indiqué qu’elle ne pouvait pas contrôler son identité à cause du voile. A la barre, la plaignante a expliqué que lors de la présentation de sa carte d’identité pour récupérer son colis, son visage était visible. Elle avait aussi proposé à la buraliste de se dévoiler, à l’abri des regards. Mais la commerçante avait refusé.

« Règle pour tous »

Lors du procès, la commerçante a affirmé n’avoir « rien contre la religion, nous avons même refusé de servir une religieuse qui refusait d’enlever son voile », justifiant sa démarche par la « peur » d’un braquage.

Son avocat toulousain, Simon Cohen, a plaidé que « dans ce bureau de tabac, la règle est appliquée pour tous », arguant que les parties civiles, parmi lesquelles le Mrap et la Licra, pratiquaient « l’amalgame ».

Le procureur de la République a de son côté requis trois mois de prison avec sursis et 3.000 euros d’amende.