JUSTICEUn jeune condamné pour des violences urbaines au Mirail

Toulouse: Six mois de prison, dont trois ferme, pour un jeune auteur de violences urbaines

JUSTICEUn jeune ayant participé aux violences urbaines qui ont touché ces derniers jours certains quartiers de Toulouse a été condamné à six mois de prison dont trois ferme…
Le tribunal de grande instance de Toulouse - Palais de Justice - Illustration
Le tribunal de grande instance de Toulouse - Palais de Justice - Illustration - B. Colin / 20 Minutes
Béatrice Colin

Béatrice Colin

L'essentiel

  1. Depuis dimanche soir, des quartiers toulousains sont en proie à des échauffourées entre jeune et policiers.
  2. Dix-huit personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi, dont ce jeune condamné mercredi à 6 mois de prison, dont trois ferme. Cinq autres personnes ont été dans la nuit de mardi à mercredi.

Il était le premier à passer devant le tribunal correctionnel depuis le début des violences urbaines qui agitent plusieurs quartiers de Toulouse. Un jeune de 18 ans a été condamné mercredi à six mois de prison dont trois ferme, sans mandat de dépôt, pour avoir jeté des cailloux sur les forces de l’ordre.

Celui qui se présente comme un lycéen de Gallieni d’origine hispano-marocaine, sans casier judiciaire, a été interpellé lundi soir à la Reynerie. Dans un premier temps, au cours de sa garde à vue, il a nié avoir participé aux événements.

Mais, lorsque les enquêteurs lui ont présenté une photo prise sur Snapchat où il pose devant une voiture en feu, il a fini pas reconnaître qu’il avait jeté une pierre sur les forces de l’ordre. « Pour montrer aux autres que j’étais un homme », a-t-il indiqué à la barre du tribunal.

« Pas à servir d’exemple »

« Il a reconnu les faits, il a eu un comportement idiot, il s’est laissé entraîne et il transparaît une chose des faits : son immaturité. Ce n’est pas un organisateur, il n’est pas dans la haine du système, ni de la revendication. Il est là pour faire le malin, c’est stupide », a plaidé son avocate, Olivia Guibert qui avait demandé au président du tribunal qu’il soit jugé pour ses actes réels et pas pour l’exemple.

« On ne vous demande pas de faire des exemples, ces faits sont graves, ils polluent la vie de milliers de personnes qui vivent dans ces quartiers. Ce sont des gens qui ont commis des infractions. Les citoyens attendent une réponse pénale », a avancé de son côté le procureur de la République, Patrice Michel qui a requis 8 à 12 mois de prison ferme.

Le président du tribunal, Jean-Pierre Vergne, a tranché entre les deux arguments en le condamnant à six mois de prison dont trois ferme sans le placer en détention. Il a laissé à l’appréciation du juge des libertés cette décision en fonction de l’attitude du jeune.

« C’est une peine d’équilibre entre la participation à des faits perturbants, le caractère secondaire de votre action et le fait que vous n’avez pas à servir d’exemple », a indiqué le magistrat.

Toujours six personnes en garde à vue

Dans la soirée, le procureur de la République de Toulouse a indiqué que dix autres jeunes allaient être présentés au juge des libertés et de la détention en vue de leur comparution immédiate ce vendredi.

Un des interpellés s’est vu proposer une alternative de composition pénale comportant l’obligation d’accomplir un travail non rémunéré et un stage valeurs républicaines.

Quatre mineurs ont aussi été présentés au juge des enfants pour une mise en examen. Le parquet a requis pour trois d’entre eux un placement sous contrôle judiciaire et "une interdiction de paraître dans le quartier du Mirail".

Six personnes, interpellées dans la nuit de mardi à mercredi, se trouvaient toujours en garde à vue.