JUSTICECinq viticulteurs jugés pour association de malfaiteurs

Montpellier: Prison avec sursis requise contre des viticulteurs soupçonnés d'avoir voulu mener une action clandestine à Bordeaux

JUSTICEIls sont soupçonnés d’avoir voulu mener une action clandestine dans le Bordelais…
Les viticulteurs sont accusés d'avoir voulu agir avec le Crav, le comité régional d'action viticole. En 2005 (sur la photo), ce groupe avait fait exploser l'entrée de la Direction régionale de l'Agriculture et des Forets de l'Hérault.
Les viticulteurs sont accusés d'avoir voulu agir avec le Crav, le comité régional d'action viticole. En 2005 (sur la photo), ce groupe avait fait exploser l'entrée de la Direction régionale de l'Agriculture et des Forets de l'Hérault. - CLAVIERES VIRGINIE/SIPA
Nicolas Bonzom

N.B. avec AFP

L'essentiel

  • Cinq viticulteurs ont été jugés mardi pour association de malfaiteurs.
  • Ils sont accusés d’avoir voulu mener une action clandestine dans le Bordelais.
  • Le jugement a été mis en délibéré au 21 juin prochain.

Un à deux ans de prison avec sursis ont été requis à Montpellier contre cinq viticulteurs jugés pour association de malfaiteurs, soupçonnés d’avoir voulu mener une action clandestine dans le Bordelais,​ au nom du Comité régional d’action viticole (Crav), sorte « bras armé de la viticulture ». Le jugement a été mis en délibéré au 21 juin prochain.

« Habituellement, cette infraction, on l’applique à des braqueurs, des trafiquants, des criminels, mais là, on l’applique à des gens qui, le reste du temps, sont des travailleurs et ont sans doute des motifs de mener une action collective, mais pas des délits », a estimé le procureur de la République de Montpellier, Christophe Barret dans son réquisitoire. « Certains avaient peut-être pris l’habitude de croire qu’ils étaient intouchables. »

Haches, masses et cocktails Molotov

Le 3 mai 2017, un convoi de 32 viticulteurs, venus en majorité du Gard et de l’Hérault, avait été intercepté au péage de Saint-Selve, en Gironde. Dans leurs véhicules, avaient été découverts cinq haches, trois masses, 60 litres de gazole, un chalumeau, une bombe lacrymogène et des cocktails Molotov. Cinq hommes avaient été placés en garde à vue en janvier 2018 et convoqués devant le tribunal correctionnel, sans être mis en examen.

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Le parquet a requis, selon les rôles attribués à chacun, deux ans d’emprisonnement avec sursis contre un sexagénaire, considéré comme « l’organisateur » de l’expédition, 15 mois avec sursis contre deux autres, et un an avec sursis pour les deux derniers.

« Zéro preuve »

Les avocats de la défense, parmi lesquels Eric Dupond-Moretti, ont plaidé la relaxe, assurant notamment que le dossier contenait « zéro preuve » contre les prévenus.

« Ces hommes n’ont fait qu’une chose : défendre leur métier et l’avenir de la viticulture dans notre région », souligne le Syndicats des vignerons du Gard. Les viticulteurs languedociens dénoncent régulièrement les importations « déloyales » ou « frauduleuses » de vins étrangers, en majorité espagnols, par des négociants et distributeurs visés par des actions du Crav ou de ses déclinaisons locales, les comités d’action viticole (Cav).

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Quelque 150 viticulteurs, portant pour certains des tee-shirts rouge « Viticulteur pas malfaiteur », s’étaient rassemblés en soutien devant le tribunal de grande instance de Montpellier, mardi, dès le début de l’après-midi, sous une forte surveillance policière.