Procès Michel Neyret: L'avocat général réclame une peine plus lourde qu'en première instance
JUSTICE•L'avocat général de la cour d’appel de Paris a requis ce mardi une peine de quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis, sans demander que l'ancien superflic retourne pour autant derrière les barreaux...C.G. avec AFP
L'essentiel
- L’avocat général de la cour d’appel de Paris a requis 4 ans de prison dont 18 mois avec sursis contre Michel Neyret.
- L’ancien numéro deux de la PJ de Lyon est jugé en appel pour corruption.
- Il avait été condamné en première instance à deux ans et demi de prison ferme.
Michel Neyret, ancien numéro deux de la police judiciaire lyonnaise, écopera-t-il d’une peine plus lourde qu’en première instance ? L’avocat général de la cour d’appel de Paris a requis ce mardi quatre ans de prison, dont 18 mois avec sursis. Sans demander pour autant que l’ex super flic retourne derrière les barreaux.
Jugé une seconde fois pour corruption, Michel Neyret avait été condamné en première instance à deux ans et demi de prison ferme. Le prévenu ayant déjà effectué 8 mois de détention provisoire, il pourra bénéficier, si la cour suit le ministère public, d’un aménagement de peine qui lui évitera de retourner en prison.
Des cadeaux en échange d’infos confidentielles
La justice reproche à Michel Neyret d’avoir fourni des informations confidentielles à des membres du milieu lyonnais, présentés comme des « indics », en échange d’avantages, de cadeaux et d’argent liquide, et d’avoir prélevé sa dîme sur une saisie de stupéfiants pour rétribuer des informateurs.
Pour l’avocat général, Jean-Christophe Muller, « Michel Neyret a [dans cette affaire] non seulement brisé sa vie et sa carrière mais aussi abîmé l’image de la police » et « créé une sorte d’anti-modèle pour les jeunes générations de fonctionnaires ».
Après 32 ans de carrière, Michel Neyret, adulé par ses équipes et ses supérieurs et décoré de la légion d’honneur pour ses résultats, était une légende au moment de sa chute.
La PJ de Grenoble prise dans la tourmente
L’avocat général a par ailleurs réclamé une peine de 8 mois avec sursis à l’encontre du commandant Gilles Guillotin qui avait bénéficié d’une relaxe en première instance, contre dix mois avec sursis requis.
Il a en revanche jugé la situation différente pour le commissaire Gavart, contre lequel il n’a pas réclamé de peine. Huit mois avec sursis avaient été requis en première instance contre le policier, qui avait au final bénéficié d’une relaxe. La justice reproche aux deux fonctionnaires, en poste à l’antenne de la PJ de Grenoble à l’époque des faits, d’avoir détourné des scellés de drogue pour leur patron.
Le jugement sera mis en délibéré.