JUSTICEGérald Campanella, «parrain» du banditisme marseillais, devant la justice

Marseille: Gérald Campanella, «parrain» du banditisme, devant la justice après plusieurs années de cavale

JUSTICEGérald Campanella a été condamné par contumace à dix ans de prison en 2016 dans un dossier centré sur la découverte d'importants dépôts d'armes et d'explosifs à Marseille...
Mathilde Ceilles

Mathilde Ceilles

L'essentiel

  • Fiché au grand banditisme, Gérald Campanella comparaît ce mardi devant le tribunal correctionnel
  • Il conteste la peine prononcée à son encontre pendant sa cavale, dans une affaire de dépôts d'armes et d'explosifs

Ce mardi se tiendra au tribunal correctionnel une audience un peu particulière : celle de , considéré comme l’un des « parrains » du crime organisé à Marseille, et condamné à 10 ans de prison pour une affaire liée à une cache d’armes. Une condamnation prononcée pendant sa cavale qui a récemment pris fin. Or, le prévenu conteste cette peine, dans le cadre d'une procédure dite d'opposition. 20 Minutes fait le point sur cette audience complexe.

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Qui est Gérald Campanella ?

Gérald Campanella est un des grands noms du banditisme « traditionnel » à Marseille. Le duo qu’il forme avec son frère Michel est impliqué dans de nombreuses affaires. Fiché au grand banditisme, Gérald Campanella a été condamné en 2005 à une peine de cinq ans de prison pour un dossier d’escroquerie. Parti en Floride, il avait déjà été arrêté peu après un premier retour en France, en juin 2010, lors d’un coup de filet dans le milieu corso-marseillais, sur fond d’enquête liée à des machines à sous.

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Quels faits vont être examinés ce mardi ?

Ce mardi sera de nouveau ouvert le dossier dit du. Le 23 septembre 2013, le propriétaire d’un box de garage du quartier de la Capelette, dans le Xe arrondissement de Marseille, est agacé : son locataire ne paie plus le loyer. Il décide alors d’ouvrir le box, où se trouve un véhicule dans lequel est entreposé un sac de sport. À l’intérieur du sac, pas de jogging, mais bien un arsenal d’armes : pistolets automatiques, gilets pare-balles, blousons, brassards de police et autres munitions…

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Prévenus, les policiers découvrent l’attirail complet de braqueurs de fourgons blindés ou de centres forts. L’ADN de douze prévenus est identifié dans cette cache d’armes. Un procès impliquant quinze prévenus, dont Gérald Campanella, se tient en octobre 2016. Gérald Campanella est condamné à dix ans de prison pour association de malfaiteurs et des infractions liées à la détention d’armes. Parmi ces prévenus se trouve également Jean-Louis Grimaudo, tué ce jeudi dans un probable règlement de comptes selon une information de .

Pourquoi ces faits, qui ont fait l’objet d’une condamnation, sont de nouveau examinés ?

Mais en octobre 2016, Gérald Campanella n’est pas sur le banc des accusés, et pour cause. Ayant appris que les enquêteurs ont retrouvé des traces ADN dans le box, l'homme a pris la fuite. La cavale, commencée le 13 novembre 2013, durera jusqu’au 5 novembre 2017. Ce jour-là, après des écoutes téléphoniques, les policiers le prennent en filature à la gare d’Aix-en-Provence, alors qu’il rentre tout juste de l’étranger. Ils à Riez, petite commune des Alpes-de-Haute-Provence. Il fait alors l’objet d’une commission rogatoire, émise par un magistrat de la juridiction interrégionale spécialisée. La justice le notifie de sa condamnation dans l’affaire du box de la Capelette. Mais Gérald Campanella fait opposition de ce jugement et clame son innocence par la voix de son avocat, Me Jean-Jacques Campana.

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« La cavale va nous faire du mal, reconnaît son avocat, Me Jean-Jacques Campana. Mais c’est la réaction d’un homme qui n’a pas confiance en la justice, et qui a peur d’être incarcéré ». Selon l’avocat, l’idée de cette fuite aurait germé dans l’esprit de son client après une précédente en affaire. Condamné en 2005 à une peine de cinq ans, il part en cavale, et rentre en France des années plus tard, lorsque la peine est prescrite. Il est toutefois interpellé en 2010, et placé en prison peu de temps après jusqu’au 12 avril 2012, date à laquelle la cour de Cassation a rejeté un appel du parquet général d’Aix-en-Provence qui bloquait sa libération. « Son raisonnement, c’est : «n’ayant pas confiance en la justice, je me casse» .»

Quels sont les arguments de la défense ?

« Certes, avec la psychologie de cet homme, il est ce qu’il est, ce n’est pas un saint, mais nous nous fondons sur des faits factuels, pas sur la personnalité », affirme Me Jean-Jacques Campana qui entend plaider la relaxe. Des traces ADN de son client ont été retrouvées dans le box, mais « elles sont partielles " selon Me Campana, qui compte avancer cet argument devant les juges. « Des rapports montrent également qu’il n’y a aucune trace sur l’anse du sac », ajoute-t-il.

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Quant à l’association de malfaiteurs, Me Campana plaide l’absence de preuves démontrant des liens directs entre les différents protagonistes du dossier. « La téléphonie a permis de le localiser à proximité du box, mais sa nièce habite à côté, d’où sa présence dans le secteur, avance également l’avocat. Il n’est pas là pour surveiller le bébé. »

Outre cette affaire du box, Gérald Campanella conteste également sa mise en examen en octobre dernier pour assassinat en bande organisée, association de malfaiteurs en vue de commettre un assassinat, port et transport d’armes, acquisition et cession d’armes et détention de faux documents administratifs. Une contestation examinée dans les prochains jours par la justice.