Héritage de Johnny Hallyday: Round 2 de la bataille qui oppose Laura et David à Laeticia
JUSTICE•Par cette procédure, les deux aînés de Johnny Hallyday espèrent obtenir le gel du patrimoine du rockeur et un droit de regard sur l’album qu’il préparait avant sa mort…Caroline Politi
L'essentiel
- Les aînés veulent obtenir un droit de regard sur le disque et le gel des avoirs.
- Le 15 mars la juge des référés a demandé de nouveaux documents à l’avocat de Laeticia Hallyday.
La dernière audience avait donné le ton. La guerre des « clans » Hallyday serait aussi virulente dans le prétoire que sur papier glacé. Si bien que désormais, partager un nom de famille semble devenu impossible. Le 15 mars dernier, tout au long des 45 minutes d'audience, les avocats de David Hallyday et Laura Smet ont soigneusement évité de nommer la veuve de leur père « Laeticia Hallyday ». Pour eux, elle est redevenue « Madame Boudou », de son nom de jeune fille.
A l’origine, les débats s’annonçaient pourtant purement techniques. Les deux aînés réclament le gel des avoirs du chanteur et un droit de regard sur l’album qu’il préparait avant son décès, le 6 décembre. Le fait de savoir si la succession de Johnny Hallyday relève du droit français ou américain et donc s’il peut déshériter deux de ses enfants fera l’objet d’une autre audience au fond. Il y a quinze jours, la juge des référés de Nanterre a demandé au conseil de Laeticia Hallyday, Me Ardavan Amir-Aslani, de verser de nouvelles pièces au dossier : une traduction française du dernier testament et des documents sur le périmètre et l’identité des trustees, les gestionnaires de cette entité qui gère le patrimoine du rockeur.
L'identité du «trustee» toujours incertaine
Car pour geler les avoirs de Johnny Hallyday encore faut-il pouvoir estimer précisément le montant de sa fortune et qui s’en occupent. Selon Libération, qui a eu accès au statut du trust, cette structure, constituée par le chanteur plus de trois ans avant sa mort, regroupe « tout ce qu’il possède, à l’exception notable des biens immobiliers situés en France ».
Si des pièces ont effectivement été fournies, les avocats des aînés ont affirmé ne pas avoir obtenu de documents précis, notamment sur l’identité du gestionnaire. «On n’est pas plus avancé» a regretté Carine Piccio, l’avocate de David Hallyday. Et pour cause, selon le quotidien, «depuis le décès du premier titulaire du poste [Johnny Hallyday], aucun trustee n'a été déclaré», du moins pas officiellement. Le conseil de Laeticia Hallyday, est quant à lui toujours resté évasif sur ce gestionnaire, évoquant seulement une importante banque américaine désignée par Johnny himself avant son décès.
Disque posthume ou non
L’autre aspect de l’audience vise à obtenir un droit de regard sur le disque que préparait le chanteur peu avant sa mort. Tout l’enjeu des débats porte sur le fait de savoir si l’album en préparation peut-être qualifié de posthume. Car si ce n’est pas le cas, que les titres ont été validés par leur interprète, personne ne peut prétendre à un droit de regard pour s’assurer de l’intégrité de son œuvre.
Selon la veuve du chanteur et sa maison de disques, Johnny a donné son accord pour une dizaine, les avocats des aînés estiment qu’il s’agissait d’un « oui » de principe avant que ces titres soient arrangés et mixés.