Avalanche meurtrière dans les Alpes-Maritimes: Le guide remis en liberté après 24 heures de garde à vue
JUSTICE•Quatre randonneurs à ski qu’il encadrait avaient péri vendredi sur la commune d’Entraunes…F.B. avec AFP
Il n’est pas mis en examen pour l’instant. Le guide qui avait été pris dans une avalanche au cours de laquelle quatre des cinq randonneurs à ski qu’il encadrait avaient péri, vendredi sur la commune d’Entraunes (Alpes-Maritimes) a été remis en liberté samedi après 24 heures de garde à vue, a indiqué le parquet.
« Il n’y a pas d’information judiciaire ouverte pour l’instant », a ajouté le procureur de la République de Nice. Jean-Michel Prêtre précise qu’il existe néanmoins des « éléments à charge importants » à l’encontre ce guide de haute montagne et que « l’enquête doit déterminer, en ce qui concerne sa responsabilité, si elle est de nature pénale ou non ».
Une expertise du manteau neigeux
Dans l’immédiat, cette enquête, confiée au peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) et à la brigade de recherches de la gendarmerie de Puget-Théniers, va consister en une expertise du manteau neigeux. Selon Nice-Matin, un nivologue a été acheminé sur les lieux du drame, par hélicoptère, samedi en fin d’après-midi. L’étude de terrain de ce spécialiste pourrait donner des indications sur le déclenchement de l’accident.
L’enquête doit aussi vérifier des éléments techniques concernant la qualification du guide. Ce professionnel, explique le magistrat, a fait des « déclarations très précises et circonstanciées » sur le drame lors de ses auditions en garde à vue.
Le danger d’avalanche était de 4 sur une échelle de 5
Le guide explique qu’au moment d’aborder un vallon, sur le secteur d’Estenc, près du col de la Cayolle, il serait parti un peu en avant pour tester et regarder s’il y avait un risque particulier, et alors qu’il était un peu éloigné, une première avalanche a balayé ses clients restés derrière.
Le temps qu’il se retourne pour revenir sur ses pas, une seconde avalanche s’est déclenchée et l’a enseveli à son tour. Selon ses dires, il aurait mis trois quarts d’heure à se dégager de la neige avant de pouvoir porter secours à ses clients, réussissant à sauver l’une des skieuses, légèrement blessée, mais ne pouvant que constater le décès des autres randonneurs, deux hommes et deux femmes de nationalité française en séjour dans la région. Cette randonnée à ski avait été entreprise alors que le danger d’avalanche était de 4 sur une échelle de 5 à la suite d’importantes chutes de neige suivies d’une phase de redoux.