ASSISESA Nice, le procès d'une «veuve noire» présumée

Nice: Donations et empoisonnement, le procès de la «veuve noire» présumée de la Côte d'Azur s'ouvre ce lundi matin

ASSISESPatricia Dagorn, 57 ans, est accusée d’avoir empoisonné quatre hommes âgés, dont deux sont décédés…
Fabien Binacchi et Mathilde Frénois

Fabien Binacchi et Mathilde Frénois

L'essentiel

  • Déjà condamnée en Haute-Savoie, Patricia Dagorn est jugée toute cette semaine à Nice pour assassinat, empoisonnement et administration de substances nuisibles.
  • Elle est accusée d’avoir séduit des hommes âgés pour leur extorquer des fonds avant de tenter de les assassiner.
  • Deux sont décédés, deux autres se sont constitués partie civile.

Déjà condamnée en Haute-Savoie, Patricia Dagorn a-t-elle aussi sévi sur la Côte d’Azur ? Toute la semaine, cette femme de 57 ans sera jugée par la cour d’assises des Alpes-Maritimes pour assassinat et administration de substances nuisibles à quatre hommes d’un certain âge, dont deux sont décédés de mort suspecte.

Les deux autres, Ange Pisciotta, 82 ans, et Robert Vaux, 91 ans, se sont constitués partie civile. Accusée d’être une empoisonneuse en série, Patricia Dagorn aurait fait appel aux services d’une agence matrimoniale pour se rapprocher de vieux messieurs et obtenir d’eux des donations ou des procurations avant de tenter de les supprimer.

« Manipulatrice et séductrice »

« Il s’agit de quelqu’un de très manipulateur et séducteur, relève le procureur de la République de Nice, Jean-Michel Prêtre. Elle manifeste plein d’empathie à l’égard de ces hommes, établit une relation de confiance, détourne de l’argent et finit par concevoir leur disparition. »

Les expertises psychiatriques menées pendant l’instruction décrivent Patricia Dagorn, surnommée « la veuve noire de la Côte d’Azur », comme vénale et sans scrupule.

Un chèque de plus de 20.000 euros encaissé

C’est en juillet 2011 que les soupçons se portent une première fois sur elle. Avec la découverte du corps de Michel Kneffel, un sexagénaire avec qui elle vivait dans un meublé de Nice. Aucune poursuite n’est alors engagée, mais une autre affaire, en 2012 et en Haute-Savoie cette fois (l’agression d’un autre homme de 87 ans qu’elle fréquentait), conduit les enquêteurs à relancer le premier dossier et à pousser leurs investigations.

Ils remontent jusqu’à la mort, en février 2011, de Francesco Filippone. L’accusée avait encaissé un chèque à son nom de plus de 20.000 euros quelques mois avant ce décès.

Le témoignage des survivants

Ange Pisciotta et Robert Vaux, que Patricia Dagorn est aussi accusée d’avoir empoisonné, ne sont pas décédés mais ont conservé des séquelles de cette « administration de substances nuisibles » supposée. Leurs témoignages, cette semaine, sont très attendus.

En attendant l’ouverture des débats, Patricia Dagorn « conteste l’intégralité des faits reprochés », selon l’un de ses avocats. Elle encourt la réclusion criminelle à perpétuité.