Il échappe à la détention mais devra s’acquitter d’une impressionnante caution. Le sénateur milliardaire russe Souleïman Kerimov, poursuivi dans le cadre d’une vaste affaire de blanchiment sur la Côte d’Azur, va pouvoir rester sous contrôle judiciaire tout en étant contraint de verser 40 millions d’euros, selon une décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence, prononcée ce mercredi.

L’oligarque, dont l’arrestation à l’aéroport de Nice avait provoqué fin novembre la colère de Moscou, avait été placé sous contrôle judiciaire le 22 novembre, avec une caution d’un montant de 5 millions d’euros. Le procureur de la République de Nice, qui demandait son placement en détention provisoire, avait fait appel de cette décision.

Interdit de quitter la région

Souleïman Kerimov a déjà dû remettre son passeport russe, et est interdit de quitter la région. L’homme, originaire de la République du Daghestan, est soupçonné d’avoir acquis à grand renfort d’argent liquide, parfois sorti de Suisse ou de Monaco, cinq villas de grand luxe au Cap d'Antibes. L’une a été revendue depuis, les quatre autres ont été saisies.

Les montants des transactions, dépassant parfois les 100 millions d’euros, auraient été sous-déclarés et les biens acquis sous un prête-nom. Durant sa garde à vue, Souleïman Kerimov a nié. Le procureur de Nice, Jean-Michel Prêtre, a évoqué lundi « un enjeu d’argent clandestin tournant autour de 500 à 750 millions d’euros ».

Une agente immobilière libérée

Le chambre de l’instruction a par ailleurs ordonné mercredi la libération d’une agente immobilière, qui était la seule prévenue placée en détention dans ce dossier.

Irina Sadikova, qui a reconnu avoir touché 2 millions d’euros de commission, cachée en Suisse, lors de la vente d’une villa, devra verser 300.000 euros de caution dans le cadre d’un contrôle judiciaire.

Les juges ont aussi confirmé le contrôle judiciaire du régisseur français de Souleïman Kerimov, Cédric Faugeroux, fixant sa caution à 800.000 euros.